Si vous ne connaissez pas Peaches, la « queen déjantée du punk-électro, véritable icône féministe et queer », Peaches Goes Bananas, le nouvel opus de Marie Losier, donne l’occasion de la découvrir. Et si cette chanteuse vous est familière, le portrait qui en est fait permettra de l’approcher un peu plus en tant qu’artiste, mais aussi en tant que femme. La cinéaste, qui l’a rencontrée dans les coulisses d’un spectacle, l’a suivie pendant 17 ans.
Extraits de spectacles, fans en délire, tenues excentriques et sexuellement très connotées, préparatifs en coulisses, séances de maquillage, essais de sonorisation, archives personnelles, à Toronto, Ghent, Paris, Berlin… ainsi débute le film. La caméra mobile, souvent proche de l’artiste et de la scène, suit les tournées de cette artiste hors normes. Marie Losier, on le voit, adore les performances déjantées de cette femme qui déborde d’énergie, ses chapeaux en forme de vagins, ses danseurs dans leurs sous-vêtements couleur chair, les seins et les clitoris suspendus au-dessus de la foule… « Les gens disent que grâce à moi, ils se sentent mieux dans leur corps »,lui aconfié l’artiste.
À la pelloche
Mais elle a su aussi approcher la touchante Peaches qui s’occupe, de près et de loin, de Souri, sa sœur bien aimée, atteinte d’une sclérose en plaques depuis ses vingt ans. Le film la montre, couchée à ses côtés, chantant ensemble, faisant des grimaces ou une course dans un couloir, Souri en fauteuil roulant ; Souri, morte depuis.
Le tout est filmé avec une vieille caméra Bolex : « On ne voit pas ce qu’on filme, donc on se concentre sur l’instant, et puis on découvre toutes sortes de surprises quand on obtient le résultat. » Un résultat qui ne manque certainement pas de (belles) surprises pour le spectateur aussi.
ANNIE GAVA
Peaches Goes Bananas, de Marie Losier
En salles le 5 mars