ZimZam Cirque, association spécialisée dans la promotion des arts du cirque auprès de public à besoins spécifiques, célèbre ses 20 ans ce 11 octobre. Entretien avec Antoine Cézard, coordinateur général de l’association
Zébuline : Quel était le projet de ZimZam à l’origine ?
Antoine Cézard : On est parti de l’idée que toute personne, qu’elle soit en situation de handicap ou de difficulté, doit pouvoir accès à la culture, et aux arts du cirque en particulier. À partir de là on a développé des activités diverses, essentiellement tournées vers la pédagogie des arts du cirque, mais aussi de l’événementiel, de la création et de l’accueil en résidence, et de la formation pour les futurs travailleurs sociaux.
Nos activités sont d’abord à destination d’un public à besoins spécifiques, mais elles ont toujours vocation à devenir mixtes et ouvertes à tous, pour créer des rencontres et une forme d’inclusion. C’est le cas aujourd’hui, et ça l’était déjà il y a 20 ans.
Comment a évolué la réponse du public et des institutions à votre projet depuis 20 ans ?
Le contexte a changé. Quand l’asso a été créée, il y avait très peu d’activités adaptées à du public à besoins spécifiques. On voulait faire reconnaître l’intérêt de pratiquer les arts du cirque pour ces personnes. Cette reconnaissance est là aujourd’hui, ou en tous cas le changement de regard que l’on cherche est en cours, mais ce n’est pas encore suivi de faits.
Tout le monde s’accorde à dire que notre activité est super et doit être soutenue, sauf qu’on n’est pas assez financés pour bien vivre et pour répondre à toutes les demandes. Aujourd’hui, on doit parfois refuser du public par manque de soutien financier.
Avez-vous été touchés par les récentes baisses de subventions ?
Notre projet est à cheval entre la santé et la culture, donc on est subventionnables sur les deux volets. Très récemment, nos subventions culture, qui étaient les plus hautes, ont été baissées.
On a eu un développement intéressant ces cinq dernières années, on a créé des postes, et là on en est à revoir le nombre de postes. On ne sait pas ce dont 2026 sera fait, mais il y a de grandes chances que l’année de nos 20 ans soit plutôt mauvaise financièrement.
Pour finir sur une note plus joyeuse, vous préparez un cabaret à la programmation surprise pour célébrer vos vingt ans. Vous pouvez nous en dire plus ?
On a invité des compagnies chères à ZimZam, dont on a diffusé des spectacles, ou qui sont venus plusieurs fois créer chez nous, d’autres qui ont été créées par d’anciens intervenants. On a aussi des bénéficiaires qui vont proposer des choses. L’idée est de montrer tout ce qui a pu graviter autour de Zimzam en termes de création ces 20 dernières années.
Comme notre projet se veut pluriel, c’était assez logiquede faire un cabaret avec une multitude des propositions artistiques de compagnies locales, nationales, internationales qui ont une sensibilité pour ce que l’on fait.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHLOÉ MACAIRE
Le Cabaret des 20 ans de ZimZam
Le 11 octobre
Pôle Cirque et Handicap, La Tour d’Aigues