« L’argent ne fait pas le bonheur » ! Faux. Mais… pas le bonheur espéré.
L’appât d’un héritage convoité ou inattendu a nourri une multitude de romans et de films et le point de départ de cette Famille en or n’a rien d’original, sauf qu’il déclenche une cascade de péripéties aussi burlesques qu’hilarantes. Joseph Gallet s’intéresse à une famille contrainte de se rendre en Argentine pour toucher une somme rondelette léguée, on ne sait pourquoi, par un milliardaire inconnu. Un grain de sable grippe leur enthousiasme : il leur faut la signature de la sœur qui s’est sauvée à l’étranger sans laisser d’adresse. Comment dénicher la fugueuse ? C’est parce qu’elle était une inconditionnelle des aventures de Tintin qu’il sera leur guide dans un road-movie échevelé.
Quel plaisir d’applaudir une comédie sans vulgarité, ni bavardage pesant ou complaisance ! Les personnages, dessinés à grands traits, se déchainent face à des événements aussi déconcertants que farcesques. Le décor manipulé comme un jeu de cubes, permet de changer de pays, de grimper dans une voiture, de suggérer des paysages : Anne Bouvier fait confiance, dans sa mise en scène, à l’imagination du spectateur qui se laisse embarquer, fou-rire aux lèvres, dans cette course au trésor caracolante, porté par un quatuor de comédiens galvanisés par la quête de richesse de leur personnages : Jean Fornerod est un père pusillanime à souhait, Joseph Gallet, un fils hors sol, Élodie Wallace est une rebelle sympathique, et Marie-Hélène Lentini, dégage un tonus et une mauvaise foi magnifiques.
JEAN-LOUIS CHALES
Ma famille en or
Jusqu’au 21 juillet
Théâtre du Roi René, Avignon