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Refuser le silence

Le Festival Musiques interdites œuvre sans relâche à « réhabiliter » des œuvres prohibées par les dictatures

En ce dimanche après-midi, le foyer Reyer de l’Opéra de Marseille accueille l’un des concerts de la  19e  édition du Festival Musiques Interdites avec le Quintette avec piano en mi majeur de Korngold. Celui-ci date de la période qui suivit la création en 1920 de la plus grande pièce de ce compositeur, l’opéra Die tote Stadt (La ville morte). Enfant prodige, son œuvre sera interdite par les nazis et Korngold échappera à l’extermination en allant recevoir l’Oscar de la musique de film, crée spécialement pour lui à Hollywood en 1937. 

Interprétée par cinq musiciens de l’Opéra de Marseille, cette partition singulière et puissante, qualifiée de post romantique, fait dialoguer le violoncelle de Xavier Chatillon et le piano de Vladik Polionov avec une grande intensité dramatique ; un duo sur lequel viennent se poser les violons de Dali Feng et de Matthieu Latil et l’alto de Brice Duval, parfois facétieux avec leur pizzicato, parfois fougueux et lyriques. 

Création mondiale

Michel Pastore, directeur artistique ne peut retenir ses larmes lors de la présentation de la deuxième partie du programme avec Fata Morgana ou le Mirage de Pavel Haas : en décembre 1941, le compositeur est déporté au camp-ghetto de Theresienstadt. En octobre 1944, il est gazé à son arrivée Auschwitz.

Celui-ci a composé huit œuvres, dont son Étude pour orchestre à cordes dont, cynisme absolu, des extraits figurent dans le film de propagande Theresienstadt réalisé sur l’ordre des nazis. Sa musique plonge ses racines en Bohême et en Moravie et se colore parfois de mélodies hébraïques. 

Fata Morgana est une composition sur des poèmes mystiques du bengali  Tagore. Pour ce concert, le texte a été traduit en français en respectant scrupuleusement la partition musicale. C’est donc une création mondiale, sous la direction de Federico Tibone à laquelle le public marseillais a pu assister portée par le ténor Valentin Thill. Un moment d’une profondeur rare dont le public est sorti bouleversé.

Anne-Marie Thomazeau

Le concert s’est déroulé le 6 octobre à l’Opéra de Marseille.
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