Les Instants Vidéos est un festival qui se déploie dans de multiples temporalités et de multiples espaces : il y a les Rencontres, qui ont eu lieu à La Friche La Belle de Mai du 17 au 19 octobre, les Échappées belles en Région Sud et dans le monde (Italie, Iran). Et une exposition (20 installations vidéo) jusqu’au 19 janvier prochain, au 3e étage de la Tour Panorama. Un festival sans thématique, mais cette année un titre issu de l’Opéra de Quat’Sous, écrit en 1928 par Bertold Brecht : « Car de quoi vit l’humain ? ».
Un état du monde et des corps
Les réponses à la question sont variées, poétiques et politiques. Parmi les œuvres exposées, le triptyque Après la Durance, où le Français François Lejault filme, tel le dernier survivant d’une catastrophe totale, les paysages désolés ou enchanteurs qu’il rencontre de la confluence du Rhône et de la Durance à la source à Montgenèvre. Dans Comment tenir le vide la Canadienne Rachel Echenberg regarde du côté de la perte, à travers des performances où elle tente de s’accrocher à des éléments cassables et intangibles : le verre, le vent, le sable. Du côté du corps, des violences qu’il subit, ou de ses réinventions, on trouve notamment Broken Eyes de l’Argentine Gabriela Golder qui s’interroge sur les mutilations des yeux infligées dans les manifestations de ces dernières années par les polices (entre autres) du Chili, de Colombie, de France, du Liban, de Hong Kong. Dans Soma, la Française Clara Lemercier Gemptel fait incarner à d’étranges silhouettes blanches granuleuses aux yeux oblitérés des témoignages décrivant diverses violences dans le monde du travail, qui les ont amenés à développer une multitude de symptômes physiques. Et dans On the other side of , l’Estonienne Mia Felić, met en lien le processus de révélation photographique par le mordançage, procédé chimique du XIXe siècle, et l’émergence de corps transgenres.
MARC VOIRY
Les Instants Vidéos
Jusqu’au 19 janvier
Friche La Belle de Mai, Marseille
instantsvideo.com
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