lundi 13 janvier 2025
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Trente-cinq ans de Badaboum

L’institution marseillaise dédiée aux enfants propose des spectacles pour les petits mais aussi des ateliers, des stages… et des résidences aux compagnies

Le Badaboum s’est construit avec peu de financements publics, sous l’impulsion de Laurence Janner, fondatrice et directrice des lieux jusqu’en 2019, aujourd’hui présidente de l’association. C’est Anne-Claude Goustiaux, comédienne et metteuse en scène, qui a repris la direction, dans un esprit de fidélité et d’innovation, animée par la conviction du théâtre populaire. Entretien

Zébuline. Combien de spectacles présentez-vous aux enfants ? 

Anne-Claude Goustiaux. Nous avons cette année 19 spectacles à l’affiche dans notre salle, avec toujours une création maison en décembre, et des productions dans lesquelles nous nous investissons à hauteur de nos moyens. Nous accueillons les spectacles dans des conditions difficiles, que je regrette : notre salle est petite et les compagnies sont à la recette, avec un minimum garanti. C’est difficile de dire aux artistes « venez partager notre misère », mais depuis que nous avons la salle de résidence nous leur offrons au moins un espace de répétition, qui permet des créations et un répertoire plus varié.

Votre offre pour les enfants ne s’en tient pas aux spectacles…

Non, pendant les vacances scolaires nous avons des stages, deux de théâtre et deux de cirque chaque semaine, et durant l’année des cours réguliers pour tous les niveaux. En juin dernier nous avons eu 30 spectacles de fin d’année, à raison d’une douzaine d’enfants par ateliers. On a une équipe de profs formidables, des garçons d’ailleurs, ce qui est bien pour un théâtre qu’on dit maternel ! Ce sont des profs qui sont aussi comédiens, avec un vrai plaisir et désir d’enseigner le théâtre et le cirque. 

Vous avez aussi des activités à l’extérieur…

Oui, nous jouons nos spectacles dans les écoles maternelles et primaires, les centres sociaux. On a plus d’une centaine de représentations, que l’on vend à prix coutant, à partir de 700 euros… les écoles ne sont pas riches ! On fait aussi des stages dans les écoles. Et on a quelques projets nouveaux auxquels je tiens beaucoup. D’abord l’atelier, que je mène avec le collège Renoir et sa classe de NSA, des enfants « non scolarisés antérieurement ». Cela fait trois ans  que nous intervenons dans ces classes, et qu’ils viennent au théâtre. Ils ont de 12 à 17 ans, ce sont « Nos  Spectateurs Associés », une autre façon de décliner le sigle. On fait des bouts de spectacles avec eux, et c’est toujours miraculeux… J’ai aussi mon atelier d’écriture pour grands-parents, des grands-mères en fait, une quinzaine, il n’y a que des femmes. Elles écrivent avec des auteurs et lisent dans les écoles, et là aussi le rapport de génération est miraculeux. 

Cette année on travaille aussi avec le Festival de Marseille pour la Manifête, une manifestation des enfants. On va dans les écoles, on cherche des slogans pour leurs banderoles et leurs revendications d’enfants dans la ville. 

Qu’est-ce que cela signifie pour vous, faire du théâtre pour enfants ?

Du théâtre avec les enfants, pas pour ! Je ne suis pas là pour former les citoyens de demain mais pour vivre des moments précieux avec les enfants. Jouer face aux enfants, c’est un thermomètre, quand ils s’ennuient, quand ils gigotent, c’est que le spectacle flotte. On fait des spectacles pour leur apporter de la joie, au présent. 

ENTRETIEN REALISE PAR AGNES FRESCHEL

Contes pour tous 
Pour les fêtes le Badaboum a offert aux tout petits, à partir de 6 mois, un joli duo dansé de la compagnie Zita la Nuit, experte pour attraper l’attention, brève mais intense, des bébés fascinés par un bruit de papier, une chanson, un bras qui danse, un livre qui s’ouvre... Au fil des livres est un des rares spectacles qui tourne dans les crèches.
Pour les plus grands, à partir de 5 ans, un classique du Badaboum, mis en scène par Laurence Janner : Tabagnino le petit bossu déjoue les ogres et les rois sur un rythme enjoué, un décor tournant plein de surprises, et trois comédiens formidables. Jusqu’au 11 janvier. A.F.

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