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AccueilCinéma« Ce qui nous réunit, c’est l’amour du cinéma »

« Ce qui nous réunit, c’est l’amour du cinéma »

Entretien avec Anne Alix, membre du collège solidaire de l’Association des auteur·ices du Sud-Est (AARSE), qui promeut et défend les intérêts des forces vives du cinéma régional

Zébuline. Qu’est-ce que l’AARSE et depuis combien de temps cette structure existe-t-elle ?

Anne Alix. C’est une association qui défend les intérêts des auteurs et se bat pour qu’il y ait une place pour la création cinématographique régionale. Créée en 2001, l’association a participé activement à la réflexion lors de la création des fonds régionaux pour le cinéma, en 2003 : aide à l’écriture, soutien au parcours d’auteur… avec un vrai dialogue et une construction commune lors de leur mise en place. Toutes nos décisions sont prises en commun, avec un collège solidaire, sans président.

Pourquoi est-ce important selon vous d’adhérer à l’AARSE ?

En ce moment, on est environ 80 à jour de cotisation et on touche à peu près 200 personnes. Beaucoup de cinéastes sont arrivés dans la région après le Covid, et rencontrer l’AARSE permet de rompre l’isolement, d’avoir des informations, de penser ensemble. On organise des apéros tous les deux mois, ce sont des rendez-vous conviviaux où l’on prend aussi un temps pour aborder l’actualité de l’association. Une manière d’informer les membres sur des questions parfois complexes et d’entendre leur voix au delà de la seule AG annuelle.

Les institutions vous soutiennent-elles ?

On a eu des subventions sur des projets spécifiques, par exemple  en 2017 lors des « Assises de la création indépendante ». Depuis l’an dernier, on est aidé par la Ville, très moteur sur le cinéma indépendant et par la Métropole, en fonctionnement. On vient de demander une aide à la Région.

Assez pour avoir des salariés ?

Nous avons engagé quelqu’un, 3 jours par mois pendant 6 mois, pour nous aider à être plus visible et travailler la communication. C’est un coup d’essai très probant, qu’on espère pouvoir pérenniser car nous avons absolument besoin d’un relai : nous sommes tous·te·s bénévoles et la charge de travail est importante. On est un noyau dynamique, très actif et on a besoin de forces vives.

Vous participez régulièrement à des actions dans l’espace public, qu’est-il prévu ces prochains mois ?

On participera à la Fête du court métrage à Nice le 21 mars, avec l’antenne 06 de l’AARSE.  En partenariat avec le Vidéodrome2, on organise le Cinéma de l’AARSE : trois fois par an, on montre des films dans une double séance ouverte au public : un film d’un adhérent et, en miroir, celui d’un cinéaste invité. La prochaine séance aura lieu le 9 mars avec le documentaire À quoi rêvent les ouvriers de Bernard Boespflug et un deuxième film en écho sur la question du travail. Ouvert au public et gratuit, il y aura aussi du 16 au 19 avril, la sixième édition marseillaise du festival Vrai de vrai. C’est une reprise partielle des Etoiles de la SCAM où l’on présente six films parmi trente films documentaires de l’année, des  distingués pour leur qualité. Les projections ont lieu en présence des réalisateurs à la Baleine et au Vidéodrome. Cette année la table ronde professionnelle portera sur l’écriture documentaire, et Jérôme Prieur animera une master class.

L’AARSE couvre le Sud-Est, mais existe-t-il des structures équivalentes dans d’autres régions ?

Des associations de réalisateurs, il y en a dans toutes les régions. Il existe d’ailleurs une fédération : La Boucle Documentaire, basée à Marseille, qui œuvre au niveau politique pour améliorer les conditions d’existence des réalisateur·ice·s de documentaire. La Boucle est très active, elle participe actuellement à des négociations sur le salaire minimum des réalisateurs de documentaire pour la télévision qui est le seul à ne pas être encadré (en dehors du Smic). Toutes ces dynamiques marseillaises sont importantes et si on arrive à avoir un lieu, et un soutien salarié, il est évident qu’on sera plus visible et qu’on on augmentera nos forces vives.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ANNIE GAVA

Anne Alix (C) A.G.

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