Du 25 février au 1er mars, au Vidéodrome2, aux Variétés, à La Baleine, au Gyptis et au Polygone étoilé, une semaine de projections, toutes accompagnées par les réalisatrices (majoritaires) et les réalisateurs, c’est ce que propose le festival La première Fois.
Invité d’honneur, Mohammed El Khatib offrira une master-class publique, le 26 février, suivie de la projection de La dispute où il donne la parole à des enfants dont les parents ont divorcé. Cet artiste pluridisciplinaire, né en 1980 dans le Loiret, de parents marocains, associé à de grands théâtres, se distingue dans l’art dramatique mais a déjà réalisé quatre films dont deux primés. C’est son Renault 12, « épopée intime d’un fils endeuillé », « road movie chaotique et initiatique » de la France à Tanger, qui ouvrira le festival. Son dernier opus, 504 qui chronique la « transhumance » estivale des Maghrébins marseillais vers les bleds, à travers leurs témoignages, sera projeté aux Baumettes, ainsi que l’ensemble de la sélection. Car en parallèle des séances publiques, sont organisés des événements plus ciblés comme cette intervention en milieu carcéral en partenariat avec Lieux Fictifs, ou « Premier Jet » autour d’œuvres en cours de réalisation.
Réel divers
Les films dont on trouvera l’intégralité dans le programme en ligne (festival-lapremierefois.org) abordent tous les thèmes avec une grande variété de forme et de format. Fixer, retenir, comprendre grâce à la caméra ce qui se passe lorsqu’un amour de jeunesse arrive de Cuba (Les Contours de l’Amour, Coline Coste). Croire qu’on peut suspendre le temps, la maladie, briser le destin en filmant sa sœur atteinte d’une sclérose en plaques comme sa mère et sa cadette avant elle (De la poussière dans les yeux, Anne Lorrière). Remonter le fil de l’histoire pour une nonagénaire et retrouver après trois quarts de siècle et une guerre mondiale, la mémoire du soldat aimé (Pur si simplu divin, Mélodie Boulissière). Interroger les traces et les témoins d’un lieu qu’on a voulu effacer, Moria, le plus grand camp de réfugiés d’Europe sur une île-frontière, au large de la Turquie (Anàmnisi, Théophile Brient). Documenter au plus près, par un journal intime, l’instabilité du Liban et l’angoisse qui en découle (Anxious in Beirut, Zakaria Jaber). Faire voir Moscou par procuration à un exilé russe qui a le mal du pays ( Moscou en conserve, Daniel Le Botlan). Rencontrer deux Guinéens, clandestins à Marseille depuis des années, au moment où ils sont régularisés (Alias, Tatiana Botovelo). Tisser les liens entre une rivière et des humains embarqués sur un radeau de fortune, entre les mondes immergés et submergés, en mêlant parole scientifique et road trip (Méandres ou la rivière inventée, Marie Lusson) ou rappeler l’impact désastreux des activités économiques sur la nature en racontant la marée noire de juillet 2020 sur l’Île Maurice (Pie dans lo, Kim Yip Tong)…
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Porté par l’association Les Films du Gabian, le festival reste fidèle à son désir de rencontres, de partages et de découvertes à travers le genre du documentaire, cet art dit du réel, né avec le cinéma et les frères Lumière, qui renouvelle notre curiosité et nourrit notre réflexion critique.
ELISE PADOVANI
La Première Fois
Du 24 février au 2 mars
Divers lieux, Marseille
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