La foule se presse à l’Espace julien en ce 1er mars. Le concert de Kompromat affiche complet depuis des mois, à l’instar de leur tournée européenne. Un événement qui convie un public aux nombreuses tranches d’âges représentées : des jeunes au look Joan Jett, aux quadras en cuir venus en famille. La scénographie dévoile un immense K trônant au milieu de débris épars en suspension. Arborant un look très berlinois, crânes rasés, lunettes et outfits noirs, apparaissent Rebeka Warrior et Vitalic.
Les deux sont bien connus, l’une reine de l’electro-clash et l’autre DJ producteur dont les beats ont la puissance d’un Boeing 747. Et effectivement, le public ne tarde pas à décoller. Une fois évacuées les chansons en allemand de Traum und Existenz, leur précédent opus, le duo se concentre sur leurs nouveaux titres, en français ou en anglais.
La mort sur le dancefloor
Leur album, Playing/Praying, mêle ferveur et fête, diffusant un message d’amour à travers des paraboles électroniques où se conjuguent rythmes entraînants et mysticisme. Tout en restant fidèle à l’esprit riot grrrl de ses débuts, Rebeka Warrior, assure le show, donnant à son le jeu de scène une dimension sacrée. Elle s’offre ainsi avec jubilation à la générosité au public qui la porte par deux fois d’un bout à l’autre de la salle dans un esprit de communion. Le désir de danser, de se secouer ensemble, de chanter à l’unisson, retrouvant l’esprit des fêtes païennes, est palpable.
Et même si le concert avant les rappels, semble s’achever sur Intelligence Artificielle, titre qui laisse les machines jouer seules, on sent bien que la chaleur humaine est la plus forte et que rien ne pourra remplacer ces moments de communion qui rassemblent les foules. Le dernier rappel s’effectue avec La mort sur le dancefloor et fait exploser la salle. Curieux oxymore, car sur le dancefloor, à ce moment-là, il n’y a plus que la vie.
ISABELLE RAINALDI
Concert donné le 1er mars à l’Espace Julien, Marseille.
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