jeudi 6 mars 2025
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Les Salins : de la Révolte dans l’air 

Johanne Humblet présentait le dernier volet de sa trilogie aérienne. Un spectacle urgent, qui mêle musique et voltige avec brio

« Vous allez voir le spectacle aux Salins ? Vous allez vous régaler ! », entend-on au Rallumeur d’Étoiles, sympathique café associatif posé au bord du Quai Brescon à Martigues. Révolte, ou tentatives de l’échec donne des envies de rallumer les étoiles, pour citer Apollinaire, à l’heure où les artistes sont plus que jamais menacés d’extinction. « La révolte résonne comme un combat pour exister, pour faire entendre sa voix » mentionne la feuille de salle, une fois arrivé au théâtre. La compagnie Les Filles du Renard Pâle, menée par Johanne Humblet, présente le troisième volet de sa trilogie après Résiste et Respire. Porté par une musique originale, jouée live par deux musiciennes, Révolte délivre en une heure un sentiment d’urgence viscérale de vivre et de s’opposer. 

Grand fracas

Dès le départ, dans un clair-obscur enfumé, une artiste se lance dans une course effrénée, à l’intérieur d’une roue. Au-dessus d’elle, deux femmes progressent sur un fil et abandonnent progressivement leur harnais de sécurité pour se projeter sur un vaste filet, auquel elles tentent de s’agripper, chutant et recommençant sans cesse sans jamais renoncer. Au sol les musiciennes, les yeux rivés sur les circassiennes, accompagnent leurs tentatives et leurs échecs. Même si l’une est cause de la chute de l’autre, on est plus fortes à deux, la confiance s’installe, la sororité aussi, l’échec ne fait plus peur et on continue à marcher et à avancer même sur un fil ténu, même lorsque la pluie se met à tomber sur le plateau, même lorsque la structure s’effondre avec un grand fracas. 

La femme prise dans sa roue giratoire est bientôt délivrée par ses compagnes, galvanisées par la musique qui célèbre l’empouvoirement féminin. Menées par la funambule, accrochée telle une étoile au ciel du théâtre, les quatre femmes prennent alors le chemin de la liberté. On reste médusé, incrédule, les yeux mouillés et infiniment reconnaissant d’avoir pu partager une telle équipée sauvage.

ISABELLE RAINALDI

Spectacle donné les 18 et 19 février aux Salins, Scène nationale de Martigues. 

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