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Petra Magoni : la liberté par le tango

De l’émotion, de la liberté, de l’allégresse, c’est ce qu’a offert l’artiste italienne, accompagné par Vincent Beer Demander et Grégory Daltin, au public du Théâtre de l’Œuvre (Marseille)

Rock’n’roll avec sa coupe mulet et ses yeux noirs charbonneux, Petra Magoni est une artiste italienne éclectique, inclassable. Elle s’est formée au chant sacré et baroque, a tâté de l’opéra, du rap, de la pop, du jazz. Sur ses albums, on trouve aussi bien du Bach, du Caccini, que du Brel, du Peggy Lee ou du Gloria Gaynor. Elle ne s’interdit rien, s’empare de la musique qu’elle aime et modèle tout ce qu’elle glane avec une pâte très personnelle. On pense à Grace Jones, Catherine Ringer… mais c’est juste du Petra Magoni, tout un univers. 

Pour son passage à Marseille, elle s’est attaquée au répertoire du tango dans le concert intitulé Libertan’go, tiré du nom de la chanson composée par Astor Piazolla. Elle a trouvé dans la cité phocéenne des compagnons de jeux à sa mesure : l’accordéoniste Grégory Daltin et le mandoliniste Vincent Beer-Demander qui avait emmené avec lui les musiciens de l’Académie de mandolines et guitares de Marseille, une harpiste et une contrebassiste, des plus jeunes aux plus âgés comme Francine qui a fêté en live ses… 98 ans.  

La foule emportée 

Ce trio à l’énergie folle et virtuose, s’empare des célèbres musiques du tanguero, les mâtine de jazz, de rock et offre au public d’un Théâtre de l’Œuvre comble, un spectacle unique. Petra Magoni improvise, interprète, raconte des histoires, habitée par la musique des deux musiciens, qui, facétieux, révèlent tout ce qu’on peut faire avec un instrument : en jouer classiquement mais aussi le caresser, l’effleurer, le tapoter ou le claquer. Les morceaux sont jubilatoires, transmettent une ambiance de douce allégresse à la salle.

On peut entendre le très émouvant et nostalgique Por una Cabeza de Carlos Gardel qui évoque les zones d’ombres de la fragilité humaine, un Ave Maria de toute beauté, composé par Piazzola pour la chanteuse italienne Milva, une version de La Foule reprise en chœur par la salle et trois créations, Sensualità, Passione et Resistenza. Ce dernier morceau dans lequel les mandolines montent en puissance comme une marche de partisans toujours plus nombreux résonne d’un écho tout particulier en cette période de crise mondiale. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Concert donné le 9 mars au Théâtre de l’Œuvre, Marseille

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