Régulièrement, Thomas Ostermeier retrouve son Opéra d’Avignon. En 2004, un salon était surplombé par aquarium géant pour Nora et la Maison de poupée d’Ibsen. En 2012, Ibsen encore : le quatrième mur s’effondrait pour les besoins d’une assemblée générale scène-salle dans Un ennemi du peuple . En 2015, un détour par Shakespeare : au sein d’une boîte noire, cernée de mignardises à l’italienne, rôdait le plus sociopathe des monarques, Richard III.
Cette année Ostermeier retrouve Henrik Ibsen pour Le Canard Sauvage. Au même titre que Un ennemi du peuple, publié deux ans plus tard, la pièce questionne la vérité. Au culte de la loyauté, exalté par le héros Un ennemi, le protagoniste central du Canard répond par le bon usage du mensonge.
Une fois encore, le co-directeur de la Schaubühne-Berlin écaille le vernis qui enlumine une famille en apparence sans histoire. Fidèle à ses approches, le dramaturge s’approprie le texte original dont il resserre la durée et actualise le vocabulaire. D’autre part, les caractères féminins sont étoffés, en harmonie avec les inclinations du moment.
De quelle manière Thomas-le rusé aborde-t-il un espace qu’il connaît mieux que jamais ? On n’en dira pas plus, sinon que ça tourner et tournebouler, cet été à l’Opéra du Grand Avignon.
MICHEL FLANDRIN
Du 5 au 16 juillet, 17h
Opéra du Grand Avignon
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