Un seul en scène magnifique met en lumière le travail précis et émouvant d’Emmanuel de Candido. Élevé par sa mère célibataire, il n’a pratiquement pas connu son géniteur. Taraudé par le désir de comprendre pourquoi cet homme marié, père de sept enfants, l’a ignoré, il estparti très jeune à la recherche de ses traces, parcourant le Congo, la Lybie et l’Antarctique où le colonel Bison avait servi le roi Léopold de Belgique. Cette recherche lui apprend peu de choses mais lui permet d’approfondir sa relation avec sa mère, italienne et infirmière, qui s’est entièrement consacrée à son fils, amour maternel magnifié de façon très émouvante. Devenu père lui-même, le comédien, mêlant expérience personnelle et jeu, s’interroge sur la filiation et la transmission.
L’art au service de l’émotion
Emmanuel chante, slame, danse avec talent. Une scène de mime étonnante le montre jouant avec un ballon de baudruche rouge qui le représente enfant, grandissant sous l’œil vigilant de sa mère. Au cours du spectacle, alors qu’il est en train d’écrire, une sculpture de bison surgit, force aveugle qui le hante encore. Tout cela sur un plateau nu avec une table et deux chaises, une musicienne et chanteuse délicate, Orphise Labarbe, d’un côté, de l’autre la régie son et lumière orchestrée par Clément Papin. À la fin, s’interrogeant après la mort de sa mère sur ce qu’il voudrait recommencer, il réinvente la journée de ses obsèques en évoquant l’immense procession d’une multitude de personnes lui rendant hommage. Émotion garantie.
CHRIS BOURGUE
Fils de bâtard de et avec Emmanuel de Candido de la Cie MAPS était donné à la Patinoire jusqu’au 22 juillet.
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