La rencontre Voix palestiniennes – voix de résistance organisée par Les Amis de L’Huma à la Maison Jean Vilar a ouvert une fenêtre sensible, indispensable, sur l’invisibilisation du génocide des gazaouis. Parce que les artistes Amer Nasser, cinéaste et photographe, Mamoud Al-Hadj, vidéaste et photographe, et Mohanad Smama, danseur et chorégraphe, étaient là. Témoignaient. Des voisins et des amis qui meurent, des missiles qui sifflent, des décombres, des visages éclatés, des ongles couverts de sang. Du père qui ne veut pas dire adieu quand son fils s’en va pour la France, mais souffle un « à bientôt », dont tout le monde sait la désespérance.
La présence de ces hommes, qui pour l’un d’entre eux a pu faire venir sa femme et ses deux enfants aux yeux graves, glace le sang. Comme les poèmes lus par Araine Ascaride, Adama Diop, David Bobée. Qui disent l’horreur d’être « en sécurité en temps de guerre », ou de répondre à la question « comment ça va ». Mal.
Les journalistes de L’Huma, Marie-Josée Sirach et Latifa Madani, se sont battues pour organiser cette rencontre. À la porte, des policiers retenaient la manifestation, interdite, des soutiens à Israël qui voulaient faire taire cette parole. Rien n’est plus efficace, pour perpétrer l’horreur, que de silencier les témoins.
AGNÈS FRESCHEL
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