Tout festival est un défi. Plus encore, peut-être, ceux qui, sans paillettes, ne sont pas sous les projecteurs des médias nationaux et internationaux. Portés par des associations et beaucoup de bénévoles qui œuvrent toute l’année auprès de publics variés pour faire partager leur passion et défendre la culture : leur pérennité est un combat ! Le festival du cinéma espagnol malgré ses solides partenariats méditerranéens, ses volets professionnels, son ouverture au-delà de l’Europe, et ses 8000 spectateurs l’an dernier, a dû supprimer ses spectacles et concerts suite à des désengagements publics.
Mais son édition 2025, conserve sa qualité et sa structure : quatre compétitions (fictions, documentaires, courts-métrages, Belle Jeunesse), deux « fenêtres » ouvertes sur l’Argentine et Cuba, une sélection Panorama proposant six films espagnols sortis en 2024-2025 comme Sîrat (Oliver Laxe), prix du Jury à Cannes. Sans oublier ses rencontres avec les invité.e.s, et ses rendez-vous : une journée pédagogique, des projections scolaires et une table ronde le 14 octobre à l’Alcazar sur le focus de l’année : le cinéma espagnol au féminin. Animée par Marcia Romano (co-réalisatrice entre autres de Fotogenico), la rencontre réunira une illustratrice Maria Hesse, une productrice, María Caballer et une réalisatrice-scénariste-productrice Charlène Favier, présidente par ailleurs du Jury de la Grande Compétition.
Femmes, Vie, Cinéma
Cinéma féminin encore avec la marraine 2025, Icíar Bollaín qu’on pourra rencontrer à l’Artplexe. Rétrospective le 11 octobre de ses grands films portés par des figures féminines qui s’imposent et imposent leurs choix : Maixabel Lasa face à l’assassin de son mari (Les Repentis), Névenka Fernandez face au harcèlement sexuel d’un homme politique (Soy Nevenka), Rosa face aux préjugés de sa famille ( La Boda de Rosa).
Masterclass le lendemain, étayée par la projection de El Sur de Victor Erice où Icíar Bollain est une toute jeune actrice et de Te Doy mis ojos qu’elle a réalisé en 2023.
Pour compléter cet aperçu des talents féminins, un volet est dédié aux nouvelles réalisatrices espagnoles. Déjà consacrées à l’instar de Mau Cardoso (Bebés Robados) ou de la multi primée Carla Simon (Romería, dernier volet de sa trilogie familiale). Et à celles présentant leur premier long métrage comme Gemma Blasco (La Furia) ou Eva Libertad (Sorda).
Lutte et humanisme
Ouverture le 7 octobre à 20 h au cinéma Le Prado par un hommage aux luttes citoyennes dans El 47, drame social signé Marcel Bardena qui raconte l’acte de dissidence d’un chauffeur de bus incarné par Eduard Fernandèz à Barcelone en 1978.
Clôture le 16 octobre dans ce même lieu, pour le palmarès et la projection de Una Quinta Portuguesa de Avelina Prat, l’histoire de Fernando (Manolo Solo) un prof de géographie, qui, après la disparition inexpliquée de sa femme, se lance dans un périple qui le conduit au Portugal et vers Amalia (Maria de Meiredos). Un film empreint d’humanisme et d’optimisme en guise de conclusion et de message.
Le film gagnant Horizon d’or 2025 sera proposé à L’Alhambra le 18 octobre, séance suivie d’un repas d’au revoir.
ELISE PADOVANI
Programme complet sur cinehorizontes.com