Comme chaque semaine, je planche sur mon édito, en retard. Quelque chose autour de Sarkozy, Fillon, la droite et les honnêtes hommes. Et femmes, qui ne sont pas en reste. La malhonnêteté n’est pas l’apanage de la droite, mais elle décroche souvent le pompon, et l’assortit d’intransigeance et de raideur quand il est question des exactions ou des petits arrangements des autres. Pourquoi tant de mauvaise foi ?
Suzanne Canessa tente une explication :
J’ai lu une étude qui m’a foutu le cafard. C’est officiel : les gens de gauche sont plus malheureux que les gens de droite.
Philippe Perotti : Pas étonnant. Hier soir, la conférence de presse de Trump avec Netanyahou…
Chloé Macaire. : rien que le concept, une conférence de presse avec un criminel de guerre, pourquoi pas avec Kadhafi…
Philippe : mais là Trump il est vraiment sénile !
Nicolas Santucci : Même en photo on sent qu’il a mauvaise haleine.
Suzanne. : Philippe, ça fait huit fois depuis ce matin, tu ramènes tout à Trump, on sait qu’il n’aime pas la moquette et les sanitaires de l’Onu…
Philippe : Non mais là il était tellement ravi de lui-même. « L’argent fait bien les choses », « je travaille avec des États très riches qui font des choses très très bien, avec de l’argent on fait toujours les choses très très bien », il levait les pouces, trouvait tout great great great amazing »… Même ses traducteurs étaient gênés. À ce stade, il ne raconte plus rien.
Suzanne : Peut être que ça le rend heureux, d’avoir juste quatre mots de vocabulaire.
Chloé : Oui c’est sûr, on le sait que les gens de gauche sont tristes. Et que les gens de droite sont plus heureux parce qu’ils sont assortis au système.
Nicolas : Ils ne doutent de rien, c’est facile : zéro remise en question, zéro empathie.
Chloé : Oui mais si tu vas vers l’extrême droite, c’est que tu dois être malheureux. Vivre en ayant peur de l’invasion, c’est l’angoisse au quotidien.
Moi : C’est une belle théorie : la droite vire à l’extrême droite parce qu’elle est angoissée, on devrait peut être proposer des anxiolytiques de masse aux adhérents LR si on veut arrêter l’hémorragie. Ou l’adhésion au parti communiste ?
Marc : Pas sûr que ce soit plus simple. Jamel Debbouze disait qu’il devait tout aux communistes, que dans son quartier sans eux il n’aurait jamais fait de théâtre. Qu’il avait sincèrement essayé d’en être, mais que c’était trop dur !
Suzanne : Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes.
Moi : D’ailleurs qui a des parents communistes à part Suzanne et moi ?
Philippe : Moi. Je sais pas si je suis plus heureux. D’ailleurs je vois un psy pour supporter tous ceux qui n’en voient pas.
Marc : T’as écrit quoi là Chloé, que la guillotine est en accès libre au mucem ?
Chloé : L’exposition, pas la guillotine !
Marc : C’est pas clair.
Moi : Ça fait un peu appel au meurtre quand même.
Chloé : Fais une parenthèse.
Nicolas : Bon, les appels à la violence fusent dans la rédaction, mais c’est de l’amour.
Moi : Même pour Trump, on n’est pas pour un accès libre à la guillotine. Laissez moi écrire mon édito.
Suzanne : Tu veux un verbatim de la conversation ?
La rédaction
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