Près de cent-vingt œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art (Genève) ont été retenues par le commissaire Yan Schubert. Cette exposition montre les différentes formes qu’a revêtu l’abstraction, mouvement pictural décrit par les historiens d’art comme le plus dynamique au sortir de la seconde guerre mondiale. Période où de nombreux artistes qui s’étaient exilés retrouvent leurs ateliers parisiens, avec la volonté, après le traumatisme des années de guerre, de repenser la peinture, en interrogeant de façon radicale la matière, les supports, les techniques et les outils.
L’exposition organise un parcours thématique et chronologique, passant de l’abstraction lyrique et gestuelle de Georges Mathieu à l’expressionnisme abstrait de Sam Francis ou Joan Mitchell, de l’abstraction géométrique de Victor Vasarely aux œuvres cinétiques d’Alexander Calderet de Jean Tinguely.
Supports/Surfaces
Jusqu’à la remise en question de la peinture par le mouvement Supports/Surfaces, dont l’un des membres, Claude Viallat, a résumé ainsi les travaux : « Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l’image du châssis sur la toile. ». On suit également l’évolution des œuvres d’artistes tels que Hans Hartung, Martin Barré, Simon Hantaï ou Pierre Soulages. Dénonçant les crimes nazis, Sarah (1943) de Jean Fautrier s’inscrit dans une série incontournable de l’artiste (Les Otages) et est également présentée. Mais alors qu’une exposition l’été dernier au centre Georges Pompidou Elles font l’abstraction montrait la place importante des artistes femmes dans l’abstraction, et qu’a lieu en ce moment à Marseille une rétrospective Vieira Da Silva, il n’y a à Saint-Paul de Vence, sur la soixantaine d’artistes exposés, que trois femmes qui ont droit de cité : Joan Mitchell, Aurelie Nemours et Judit Reigl…
MARC VOIRY
Au cœur de l’abstraction Jusqu’au 20 novembre Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence 04 93 32 81 63 fondation-maeght.com