Tout d’abord attirée par la philosophie et la poésie, Nacera Belaza s’est intéressée à l’écriture du corps. Constatant que la danse classique dirige les corps vers le haut, elle oriente ses recherches vers la pesanteur,le sol. Plutôt que la vitesse, l’accélération, elle choisit le ralentissement. En même temps, elle privilégie l’obscurité, la pénombre. Elle a ainsi construit un style, une manière, reconnaissable, et imitée.
Pour la performance L’écho, Nacera Belaza s’est associée avec la comédienne Valérie Dréville, comédienne exceptionnelle, star du théâtre. On pouvait s’attendre à ce que sa voix surgissedans le spectacle, s’associant au geste. Il n’en fût rien.
L’obscurité comme décor
Le plateau est nu, baigné dans un nuage de fumée ; un faible projecteur l’éclaire en douche. Il faut que l’œil s’habitue à la pénombre pour voir apparaître une silhouette noire qui esquisse des frémissements. Peu à peu les bras s’élèvent, les genoux plieront aussi. Une bande son occupe l’espace sonore avec parfois des chants d’oiseaux, de voix. Un éclair lumineux plus intense permet d’éclairer rapidement les cheveux et les mains… Pour le salut, les deux interprètes apparaissent vêtues de noir, écho l’une de l’autre : on ne s’était pas rendu compte de leurs permutations.
CHRIS BOURGUE
L’écho s’est donné à La Criée le 30 septembre et le 1er octobre dans le cadre d'actoral
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