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AccueilCritiquesactoral : Un cadre trop grand

actoral : Un cadre trop grand

Avec Derniers Feux, Némo Flouret rate son bouquet primal

La Place d’Armes au fort Saint-Jean est assombrie, des hauts parleurs diffusent une ambiance inquiétante dans la nuit, un grand échafaudage trône au milieu. Un peu plus loin, face à la mer, les artistes patientent à découvert.

Derniers Feux débute en slow burn. Un solo de trompette brode et dissone le thème de Maurice Jarre, puis l’agitation de la troupe commence, une artiste scande au mégaphone, des directives de décors à monter, de danse à répéter . Les danseureuses-ouvrières en combinaison de travail de luxe, signé Issey Miyake, se partagent des tâches sans but, des mouvements frénétiques et des aller-retour  les bras chargés de cartons, de lettres géantes, de tiges de bois auxquelles sont suspendus des costumes-fantômes magnifiques agités au-dessus de nos têtes, comme pour tester la métaphore. 

Les instructions scandées en français et en anglais, sans raison distinctive apparente, ne semblent rapidement plus diriger quoi que ce soit, les mouvements collectifs s’organisent et répètent d’eux même des boucles qui n’aboutissent à rien d’autre que leur propre exécution : les déplacements de tiges d’un côté et de l’autre de la scène, les chutes de planches en cartons sous lesquels on passe comme sous un pont, les déplacement de lettres géantes qui peinent à épeler « désir », « feux » et « rien ». 

Feu d’artificiel

Une caisse claire accompagne la représentation d’une frappe régulière et ininterrompue, et fait place à un moment poétique de collaboration stratégique entre deux danseureuses. Quelques autres images résistent et font émerger des ambitions poétiques, des tentatives d’organisation collective des danseureuses. Un radeau de carton sur lequel danse l’une est poussé sur scène par d’autres couchées au sol, alors qu’une pluie de fléchettes-drapeau se plante autour d’elle. 

La danse finale et solitaire contraste avec le reste de la représentation, se révélant bien plus sensible, plus éprouvée : la fatigue de lae danseureuse est manifeste et expressive, éclairée par un simple spot dont l’extinction signe la fin du spectacle comme on souffle, enfin, sur une flamme. 

Quant au feu d’artifice tant attendu, il s’avère aussi furtif que décevant. Des jets de scènes parcourent et illuminent très brièvement la structure métallique avant de s’éteindre en pluie déconcertante. Des pétards disséminés sur scène, une petite flammèche allumée avec application au bout d’une tige de bois, pas de quoi rallumer la mer.

Face à la Méditerranée, l’onéreuse mise en scène apocalyptico-festive, bascule finalement dans l’ironie. On attendait un Némo Flouret pyromane, reste une collaboration superficielle entre grands noms de l’industrie du spectacle et de la mode. Les danseureuses brandissent néanmoins le drapeau palestinien durant les saluts. 

NEMO TURBANT

Spectacle donné les 26 et 27 septembre dans le cadre du festival actoral au fort Saint-Jean, Marseille

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