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Arts Éphémères : suivre ou ne pas suivre ?

La 17e édition de la manifestation Arts Éphémères a lieu dans le superbe parc Maison Blanche-Charles Aznavour de la mairie des 9e et 10e arrondissements de Marseille

Aux Arts Éphémères, à chaque année son thème. Et pour 2025, il a été choisi « Bifurquer ». En ces périodes troubles et guerrières, il a paru pertinent aux deux commissaires, Isabelle Bourgeois et Martine Robin, de suggérer des changements d’orientation et de choix. Ne s’agit-il pas aujourd’hui de ralentir, de résister à un mouvement de profit, d’accélération et de consommation ? Ne doit-on pas réfléchir aux façons de protéger la planète, de l’habiter plus respectueusement ?

Les 28 artistes et étudiants ont travaillé dans un souci d’économie de matières nobles, utilisant souvent des matériaux de récupération : bois, tissus, terre, paille. Ainsi Benjamin Bloch qui se dit artiste-maçon travaille avec différentes sortes de terre et leur érosion pour en faire des « morceaux de rêves », tandis qu’Élie Buisson relie des cagettes récupérées dans les centres commerciaux avec des tissus usagés pour confectionner des structures transformables. Quant à Valérie Edern, elle met en valeur les branches et les fibres des palmiers marocains avec une sculpture végétale en forme de chèvre nourricière.

Lenteur et silence inspirent la sculpture blanche d’Adrien Menu : un homme debout, la tête dans ses mains, s’isole et réfléchit. Par ailleurs, la légèreté inspire les toiles peintes de Diego Guglieri Don Vito qui flottent dans le mistral, comme les nuages de Mathis Berchery sortent de leurs cadres. Elias Kurdy mélange l’évocation de la mythologie et des techniques modernes avec ses Cerbères, gardiens de l’enfer. Leurs têtes ont été remplacées par des corolles blanches comme pour inviter à la paix et au bien-être.

© Dan Warzy

Organiser le cadre de vie

Le duo Léna Durr & Alexandre Telliez-Moreni photographie les territoires transformés par l’homme et ont suivi le projet de l’autoroute A69 qui pourrait finalement être abandonné. Ils soulignent la nécessité de s’ancrer dans la mémoire des lieux plutôt que de les détruire et de « rejeter le récit dominant de croissance infinie » pour des conditions de vie plus harmonieuses. Se donner le temps d’arpenter la campagne, les sentiers, les forêts, réfléchir aux rythmes de nos vies, voilà une attitude chère à la plupart de ces artistes qui explorent notre monde. 

Conviés, les Ateliers publics pour adultes ont proposé un accrochage de flèches colorées qui provoquent l’indécision, perturbent et détournent les trajets avec humour. Invités à « bifurquer », les promeneurs s’amusent et tournent autour des arbres… Des médiateurs seront là pour les adultes et les enfants durant l’exposition pour inviter aux bifurcations. Allez-y !

CHRIS BOURGUE

L’exposition se poursuit jusqu’au 22 mai, tous les jours de 9h à 18h45 – entrée libre
Parc Maison Blanche-Charles Aznavour. 

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