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AccueilScènesAvignon Off: Rides et bourrelets, et alors ?

Avignon Off: Rides et bourrelets, et alors ?

Accepter de vieillir n’est pas une mince affaire. À Avignon, la truculente Maria Ducceschi livre sa recette dans un seul en scène à l’autodérision frénétique.

On aime Maria Ducceschi pour son franc-parler, sa sensibilité à fleur de corps qu’elle essaie vainement de planquer derrière son sourire ravageur, ses regards ironiques sur ses contemporains, sur elle-même et sur l’absence d’humanité qui dégringole, semble-t-il,  d’année en année. Un jour, on réalise qu’on devient vieux par un incident inattendu… Maria l’a appris en traversant un passage piéton où un camionneur apostrophe cette « pauvre vieille dame » ! Le Rubicon est franchi ! Et Maria commet une erreur fatidique : elle écoute les conseils des autres, et surtout de sa meilleure amie ; chacun a la solution miracle pour « réparer des ans l’irréparable outrage. » Elle apprendra à ses dépens et pour notre plus grand amusement un peu pervers, qu’il faut s’accepter tel qu’on est.

Du rire

Dans ce seul en scène, Le drame c’est pas le maillot, c’est la claquette, Maria Ducceschi confirme ses talents d’écrivain et laisse la bride sur le cou à ses dons de comédienne. Ravageuse, elle ne biaise devant aucune situation scabreuse mais n’y imprime aucune vulgarité. On rit beaucoup face aux malheurs de Maria. Dans le public on s’esclaffe devant des situations que toutes les têtes chenues ont traversées. Les plus jeunes accepteront peut-être mieux les angoisses de leurs aînés. Ducceschi, par le rire et la moquerie dézingue la course au jeunisme et aux apparences qui empoisonnent tant de séniors. Sa générosité détruit tous les obstacles construits par la méchanceté, les sarcasmes de ceux qui n’ont pas compris que l’essentiel est de vivre le mieux possible. Belle invitation au bonheur.

Jean-Louis Châles

« Le drame c’est pas le maillot, c’est la claquette » est joué jusqu’au 29 juillet au Théâtre de l’Albatros.

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