L’Agence de Voyages Imaginaires enflamme le dance floor au Théâtre national de Marseille
« Mélangez-vous, osez inviter quelqu’un que vous ne connaissez pas ! » Sous la grosse boule à facettes de la salle Ouranos, la fine équipe de l’Agence de Voyages Imaginaires cueille un public bien disposé à être embarqué dans la danse. Clavier, percus, guitare, clarinette, accordéon, saxophone… Si les regards sont encore un peu timides, les pieds s’élancent, les hanches bougent toutes seules, et très vite le rythme emporte tout dans un grand brouhaha chaleureux.
Nul besoin de connaître les subtilités du swing ou de la cumbia, il suffit de se laisser aller, les airs sont familiers, ou quand ils ne le sont pas, suffisamment entraînants. Bei Mir Bist Du Schoen, l’une des plus fameuses chansons d’amour yiddish, Johnny B. Goode, sommet du rock’n roll des fifties…
« Jusqu’à présent on a rigolé, maintenant on va demander un peu de discipline ! », préviennent les musiciens, dans une salle remplie jusqu’au maximum de sa jauge (470 personnes).
Jeunes et vieux, sportifs et essoufflés se prennent la main pour un cercle circassien, danse du XIXe siècle britannique impliquant de fréquents changements de partenaires. « On ne va vous répartir entre garçons et filles, sinon on va perdre 20 minutes ! Vous serez des citrons et des pastèques. » Entre les bras tendus, des minots se faufilent, grimpent sur les épaules des grands pour participer ; les citrons s’avancent, les pastèques reculent, puis c’est l’inverse, et on recommence.
Il est peut-être imaginaire, ce bal, mais c’est une expérience qui traverse et relie les corps, les laissant trempés de sueur, couronnés de visages hilares. À l’entrée, la queue s’allonge, en attendant que certains ressortent pour libérer des places ; une jeune femme garde les affaires de son amie, déjà dans la salle : « moi je les ai déjà vus cet été, c’était génial ».
GAËLLE CLOAREC
Le Bal imaginaire a eu lieu le 8 novembre à La Criée, Marseille.
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