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AccueilCritiquesCarole Thibaut s’égare-t-elle dans les bois ? 

Carole Thibaut s’égare-t-elle dans les bois ? 

Dans La Petite fille qui disait non, la metteuse en scène présente une version moderne du Petit chaperon rouge. Entre féminisme convenu, et maladresses

Metteuse en scène de premier plan – elle est directrice du Centre dramatique national de Montluçon – Carole Thibaut présente depuis 2018 sa pièce jeunesse intitulée La Petite fille qui disait non. Une revisite du conte populaire du Petit chaperon rouge, où l’accent est donné sur la force et la volonté d’indépendance de ses trois personnages féminins : la grand-mère (Louise), la mère (Jeanne) et la fille (Marie). 

La pièce s’ouvre par une matinée banale dans la vie d’une mère célibataire : elle court d’un bout à l’autre de l’appartement, s’occupant tour à tour d’elle et de sa fille, avec fougue et drôlerie (brillante Hélène Seretti). La fille, elle, est une élève modèle, heureuse et stoïque. Se contentant de répondre à sa mère qu’elle l’aime aussi avant de partir à l’école. Après les cours, Marie va chez sa grand-mère, Louise, une ancienne vedette de théâtre. Porte-cigarette à la main, elle parle avec sa petite fille des plaisirs de sa vie passée, mais aussi de la mort… et c’est justement ce qui l’attend.  

Sans sa grand mère Marie s’ennuie, et prend le risque de s’aventurer dans la cité voisine où elle n’a pas le droit d’aller. Elle tombe sur Lou, un gamin qui zone là. Il est déscolarisé, brut, inquiétant, pas franchement méchant – même si le doute est permis. Elle se prend pourtant d’affection pour lui, et le soir suivant, fuguera pour le retrouver. 

Au bout du conte : ça cloche

Il y a dans cette pièce quelque chose qui ne passe pas. Il y a d’abord la représentation de ces femmes fortes et indépendantes, éprises de liberté… où l’on peut voir une forme de féminisme convenu, peignant le portrait éculé de la « mère courage ». Et surtout, dans un théâtre du Zef sis au cœur des cités délaissées de la Busserine et du Merlan, et heureusement peuplé d’enfants qui en viennent, comment ces derniers perçoivent-ils cette pièce, et l’image qu’on leur peint d’un « jeune de quartier » ? Se sentent-ils plus proche de Marie, qui habite dans un quartier « tranquille », ou de Lou, qui porte le nom du prédateur ? 

NICOLAS SANTUCCI

La petite fille qui disait non a été donné les 25 et 26 janvier au Zef, scène nationale de Marseille.
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