Les Rencontres cinématographiques de Cavaillon fêtent leurs vingt ans. Un âge respectable pour un festival soutenu depuis toujours par les instances municipales et régionales, et dont le président souligne la maturité et l’ancrage. Organisé par l’association Ciné Plein Soleil en collaboration avec les cinémas de Cavaillon : la Cigale et le Femina, la manifestation cavaillonnaise, avec ses avant premières, ses débats animés par le médiatique et enthousiaste Xavier Leherpeur, se déroule du 21 au 24 septembre.
En ouverture, Jean-Pierre Améris présente Marie-Line et son juge. Une comédie dramatique feelgood qui rapproche un vieux juge bougon et triste (Michel Blanc) d’une jeune serveuse –« cagole » version havraise, pétillante et joyeuse, interprétée par Louane. Le lendemain, c’est au tour de l’acteur-réalisateur Nicolas Giraud d’accompagner ses deux premiers longs métrages : Du Soleil dans mes yeux, drame intime et sensible de 2017 et l’Astronaute sorti en 2023, salué par la critique mais peu diffusé. L’histoire d’un ingénieur aéronautique qui suit son rêve, construisant sa propre fusée pour le premier vol habité amateur. Le vendredi 22, sera social et politique avec deux avant-premières. Une année difficile co-signé par Éric Toledano (invité des Rencontres) et Olivier Nakache. Et Le monde d’après de Laurent Firode quiparlera de son film, grinçant et libre, réalisé sans subventions, pour dénoncer l’instrumentalisation par le pouvoir en place, de nos peurs actuelles.
Les femmes hors-champ
Le 23, focus sur Philippe Lioret en trois temps : Toutes nos envies (2010) qui met en scène le duo gagnant Vincent Lindon – Marie Gillain dans un combat juridique contre le surendettement ; Tombés du ciel (1994) où l’on suit les mésaventures d’Arturo (Jean Rochefort) errant dans la zone internationale de Roissy. Et enfin, inédit au cinéma, le téléfilm Paris-Brest, une histoire de famille chabrolienne et toxique, adaptation de Tanguy Viel pour Arte. Ce même jour, on pourra entendre Serge Valetti et découvrir en primeur le dernier Guédiguian au titre si optimiste (pas un souhait, non, mais un constat) : Et la fête continue.
Le dernier jour, voyage avec le grand réalisateur allemand Volker Schlöndorff . En Grèce ( The Voyager), au milieu des Steppes d’Asie (Ulzhan), au Niger dans le sillage de l’agronome Tony Rinaudo (The Forest Maker).
C’est le biopic de Frédéric Tellier, L’Abbé Pierre- Une vie de combats (sortie nationale le 8 novembre) avec dans le rôle-titre Benjamin Laverhne, qui clôture ces Rencontres. Portrait du fondateur d’Emmaüs dont le bréviaire fut de « refuser ce monde où le plus grand nombre souffre, se mobiliser contre l’injustice », œuvrer en faveur de « l’insurrection de la liberté, de la justice, sinon ce sera l’insurrection de la colère. »
Parmi ces invités de prestige, on s’étonnera de ne compter qu’une seule invitéE, l’actrice Mallory Wanecque, révélée par Les Pires de Lisa Akoka et Romane Guere, programmé le samedi 23 septembre à la Cigale. Hasard ? Choix ? Non choix ?
ÉLISE PADOVANI
Rencontres cinématographiques de Cavaillon
Du 21 au 24 septembre
Aux cinémas La Cigale et Fémina
rencontrescine-cavaillon.fr