Depuis une vingtaine d’années, le Polygone Étoilé organise et accueille la Semaine Asymétrique, un événement cinématographique hors-norme, qui – et le Comité Semaine Asymétrique (CSA) insiste – n’est pas un festival. Et pour cause, le CSA ne visionne pas les films en amont, et donc ne fait pas de sélection. Les seules conditions pour voir son film projeté est de l’avoir envoyé suffisamment tôt au Polygone Étoilé, et d’être présent pour en discuter avec le public. Ce fonctionnement permet d’offrir au public une diversité étonnante de films, autant dans leurs formats que dans leurs thèmes.
« On suit aussi certains artistes en particulier, notamment le peintre Damien Cabane qui fait des films de poésie, et qui est présent chaque année » explique Martine Derain, administratrice et artiste membre du Polygone Étoilé. Comme chaque année, un certains nombres de films réalisés ou travaillés au Polygone étoilé sont projetés lors de la Semaine, à l’instar de la sélection de courts-métrages « Fenêtres sur la Joliette », fruit d’ateliers menés par l’association Film Flamme avec des jeunes de ce quartier (23 février).
Regards sur la psychiatrie
Malgré l’absence de sélections, un thème marque par sa récurrence : l’hôpital psychiatrique. Selon Martine Derain, « il y a un intérêt contemporain pour ce que permettent ces lieux en terme de création, pour les formes qui émergent quand on travaille avec les patients ». C’est le cas d’Un Café allongé à dormir debout, un documentaire dans lequel Philippe de Jonkheere filme le passage à l’âge adulte de son fils neurodivergent et hospitalisé (22 février), ou de Coma du Collectif Robin Wood (24 février). Mais aussi de films plus anciens, comme les courts-métrages réalisés par les patients de Céry, un hôpital psychiatrique de Lausanne, entre 1964 et 1981 (23 février). Enfin, Jean-Pierre Daniel sera présent le 22 février pour présenter Le Moindre geste, un film de 1971 qui met en lumière le travail mené par Fernand Deligny, éducateur et artiste, auprès de jeunes patients en psychiatrie.
Regards sur la diffusion
Enfin, le CSA ménage un temps de réflexion collective autour de la diffusion cinématographique. Lors de discussions intitulées « Manœuvrer dans la diffusion », les 24 et 25 février, plusieurs professionnels du cinéma débattront des lacunes de l’industrie en la matière, et des possibilités nouvelles qui émergent pour favoriser la visibilité des œuvres. Des alternatives dont la Semaine Asymétrique est elle-même un bel exemple.
CHLOÉ MACAIRE
La Semaine Asymétrique
Du 20 au 27 février
Polygone étoilé, Marseille
Retrouvez nos articles Cinéma ici