L’édition précédente était exceptionnelle à bien des endroits. Pour ses 20 ans, le rendez-vous avait concocté une programmation tout au long de l’année, emmenant avec lui ses artistes complices, et de nouvelles trouvailles. Cette année retour à la normalité, le festival De Vives Voix, toujours porté par la Maison du chant, invite les oreilles curieuses à une série d’escapades musicales à Marseille, du 31 août au 7 septembre.
Top départ en plein air et toute la journée dans les jardins du palais Longchamp avec Les Chanteurs de jardin. Les voix de la Maison du chant se réunissent, dans les chœurs etensembles vocaux dirigés par Caroline Tolla, Annie Maltinti et Lisa Masal, ou en petits groupes épars pour occuper les espaces verts comme sonores des jardins. Un événement ouvert et gratuit, dont l’idée est apparue à Odile Lecour, directrice de la Maison du chant, lors d’un voyage à Pékin, où les groupes de chanteurs se réunissent en extérieur pour jouer ensemble, souvent dans les parcs, au bord des lacs…
De voyages, il est largement question pour le cœur du festival qui se tient du 5 au 7 septembre dans la cour du palais Carli (Conservatoire de Marseille). Il y a d’abord la cumbia du groupe Médusa, formation marseillaise composée de neuf musiciennes. Percussions, cuivres et accordéon invitent le public à une balade en Amérique du Sud, en Colombie, bien sûr, mais se permet aussi quelques écarts vers le jazz et le folk.
Le lendemain, retour en Europe, quelque part entre la Corse et Istanbul. Les ensembles A Filettta et Constantinople se réunissent une nouvelle fois pour leur création Clair-obscur, qui a séduit pour son heureux mariage de polyphonies corses et musique savante persane.
On change de jour, mais pas de rivages. Le 6 septembre, la Méditerranée est une nouvelle fois mise à l’honneur avec le duo LEÏ, composé de Laurène Barnel et Carine Habauzit. Elles y présentent leur programme Amares, « un dialogue polyphonique qui explore un répertoire lié à l’imaginaire des eaux. » Le même soir, De Vives Voix s’en va vers l’Orient et l’Afrique. Pour ce voyage, c’est Ablaye Cissoko et Kiya Tabassian – que l’on aura déjà vu plus tôt avec l’ensemble Constantinople – qui viennent présenter leur pièce musicale Traversées. Du sétar, de la kora, et des chants pour une parenthèse poétique dans les profondeurs des temps musicaux.
La messe est dite, en occitan
Missa Monica, messe universelle et ouverte, voilà le titre donné à la dernière création de Baltazar Montanaro, Zabou Guérin et Lionel Ginoux, trois noms bien connus des mélomanes de la région. Sur scène, ils sont cinq. Deux instruments (violon baryton, accordéon) et trois voix féminines (Cati Delolme, Gabrielle Varbetian et Zoé Perret). Ensemble, ils donnent une pièce en forme de messe – qui suit le schéma classique de la lithurgie chrétienne – mais, heureusement, « en intégrant des pièces instrumentales, des moments d’improvisation des chants contemporains en occitan ».
De Vives Voix
Du 31 aout au 7 septembre
Jardins du palais Longchamp
Cour du palais Carli
Marseille
NICOLAS SANTUCCI
Et aussi
Outre les concerts, le festival De Vives Voix c’est aussi une série d’échanges, de rencontres, de transmission. Tous les soirs, le « Comptoir » du festival – installé au palais Carli – invite le public et les artistes à passer un moment de convivialité. Les 6 et 7 septembre sont également proposées des journées en compagnie d’artistes invités : le samedi pour un stage de chant afro-caribéen avec Alex Satger, le dimanche pour une journée avec Ablaye Cissoko. N.S.
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