L’affiche est encore une fois bigarrée. Trois bouquetins bleus gravissent un mont d’où elles observent un ciel rose au soleil couchant. Elle est signée Camille Potte, illustratrice marseillaise tout juste auréolée du Fauve de la révélation au dernier Festival d’Angoulême. Certainement pas un hasard que The Echo l’ait une nouvelle fois choisie pour signer l’affiche. Le festival, toujours porté par l’agence Vedettes, Limitrophe Production et La Responsabilité des rêves, aime s’appuyer sur les jeunes talents, les inventifs, les nouvelles écritures. Autant de promesses que l’on va retrouver sur scène du 20 au 24 mai à Marseille, à L’Espace Julien, Makéda, Théâtre de l’Œuvre et à la Mesón.
Un festival à cinq temps
Cinq soirées sont donc au menu du rendez-vous. La première s’ouvre au Théâtre de l’Œuvre, et donne bien le ton de ce festival, avec la jeune londonienne Alpha Mamaid. De la pop-psyché, que l’on dit d’avant-garde ; on croit entendre un disque des Beatles rayé et écouté sur une sono qui déconne : autant dire que c’est génial, et qu’il faut vraiment aller la découvrir sur scène.
Le concert terminé, il ne faudra pas perdre de temps pour aller voir la suite à quelques centaines de mètres de-là. L’Espace Julien accueille un des groupes les plus attendus de cette édition avec Osees : figure de proue du garage lo-fi né au tournant années 2010, il s’est appelé Thee Oh Sees, Oh Sees, OCS… mais n’a jamais lâché l’affaire ni son garage psyché exalté. Il est d’ailleurs l’un des derniers représentants encore actif de cette scène ouest américaine qu’avait notamment chapotée le label In The Red.
Le lendemain, on ouvre encore par une curiosité, et toujours au Théâtre de l’Œuvre. On va découvrir le Belge Milan W. et sa pop expérimentale : du beurre pour les oreilles, à mi-chemin entre nappes électro et envolées guitares. La suite est au Makeda, avec un double duo : les Belges de Reymour et les Canadiens de Bibi Club.
Le jeudi, deux salles deux ambiances. Une soirée très pop au Makeda avec E-Prime, Eat-Girls, Attention le tapis prend feu, et une soirée 100% Kinshasa à l’Espace Julien. Les excellents Fulu Mikizi, le collectif afro-punk-futuriste, et les non moins vibrants KOKOKO !, pionniers de cette incroyable scène congolaise. Le même schéma a été choisi pour la soirée du vendredi : du rock à l’Espace Julien avec The Limiñanas et David Shaw. Ambiance psyché et folk au Makeda avec Mark William Lewis et Dan A.
Paris et c’est fini
Pour son dernier soir, The Echo accueille deux poids lourds de la nouvelle scène rock parisienne. D’abord Rendez-Vous, petite bombe post-punk-new-wave apparue à Paris telle une comète, qui a rapidement séduit partout dans le monde, en Europe, aux États-Unis et même en Chine où le groupe a réalisé une tournée. Et enfin Bryan’s Magic Tears, dont beaucoup – en tous cas l’auteur de ces lignes – espéraient la venue dès la première édition en 2024. Ce sera finalement cette année, avec en bonus un excellent nouvel album sorti il y a quelques mois. On y retrouve le sel de la musique de ce groupe : du garage shoegaze, dans la lignée de la scène anglaise des années 1980, auquel on ajoute désormais des boucles électroniques réjouissantes. Et, ouf, l’honneur est sauf, le batteur est marseillais.
NICOLAS SANTUCCI
The Echo
Du 20 au 24 mai
Divers lieux, Marseille
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