22 heures, Marseille. Le chant des cigales retentit encore dans la verdure du parc François Billoux qui entoure le Théâtre de la Sucrière. Pour rompre cette B.O. estivale, les danseurs de la compagnie Kilaï, fondée par la chorégraphe Sandrine Lescourant arrivent sur scène, accompagnée d’une musique gospel composée par Abraham Diallo. Ils sont une vingtaine, presque au ralenti, bientôt rejoints par les membres des associations Ramina et Singa, qui ont répondu à l’invitation de la compagnie.
Ce soir-là, leurs corps se délient peu à peu, et s’illustrent sur scène aussi bien le fracas de la solitude qu’un sentiment profond d’unité. Une narration s’esquisse : slam et chant, par roulement, se succèdent, racontant une histoire, immortalisant les liens. Les silences ont un sens, les respirations un rythme, tout compte sur scène. L’énergie circule.
En live, le beatmaker et beatboxer Cjm’s compose des sons sur un looper, et les corps se meuvent en symbiose sur les rythmes qu’il crée. S’y accorde la batterie de Jeremie Tshiala qui marque les pas organiques des danseurs, et chacun trouve peu à peu son flow.
Invitation au lâcher-prise
La performance devient une interaction dans le réel, où l’on ressent une certaine liberté dans la fragilité de l’instant. Tranquillement, les danseurs se mélangent au public pour parler d’amour, « quelle est ta définition de l’amour ? ». Et la discussion reprend, avant que le public se laisse aller à danser sur scène.
LILLI BERTON FOUCHET
Blossom s’est joué le 3 et 4 juillet au Théâtre de la Sucrière dans le cadre du Festival de Marseille.
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