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AccueilCinémaErrer, entre la vie et la mort

Errer, entre la vie et la mort

Après La Vie de jeune fille, un court métrage réalisé en 2018, Pauline Loquès présent Nino, son premier long, un coup de maître

Le ciel peut vous tomber sur la tête. C’est ce qui arrive à Nino Clavel (Théodore Pellerin) quand il vient chercher des résultats médicaux pour renouveler un arrêt de travail. « Vous avez un rendez-vous de PPS [parcours de prévention santé], on va vous détailler les soins dont vous avez besoin. » Nino a 28 ans, pas d’antécédent familial. On lui montre des images : il a une masse sur la paroi latérale de l’oropharynx… un cancer généré par un papillomavirus. Incrédulité, stupeur, Nino est comme foudroyé. « Quelles chances de mourir ? » demande-t-il. Pour avoir des chances de vivre, il lui faudra six mois de chimiothérapie et douze de radio. On est vendredi. Il commence ses soins le lundi.

On lui conseille de s’y faire accompagner par quelqu’un de solide. Trois jours. Temps mort ou à vivre. Trois jours d’errance dans Paris puisqu’au moment où il veut rentrer se terrer chez lui, il ne retrouve plus sa clé. Nino n’arrive pas à confier aux autres ce qui lui arrive, ni à son meilleur ami, Sofiane, (William Lebghil) ni à sa mère (Jeanne Balibar), une femme aux réactions inattendues, à qui il pose des questions sur la mort de son père à 44 ans. Dans une très belle séquence, filmée en gros plan, tête contre tête, elle évoque sa naissance, ses yeux grands ouverts : « Tu voyais tout mais tu ne regardais rien ! » Que regarde-t-il à présent ? Une ville qui continue à vivre. Dans une dérive flottante, il croise des gens dont un homme assez loufoque (Mathieu Amalric), une ancienne connaissance de collège (Salomé Dewaels), la sœur de Sofiane.

Malgré le sujet douloureux, Pauline Loquès chronique sans pathos ces trois jours en suspens, faisant confiance à celui qui joue ce jeune homme très déconnecté, extrêmement seul, qui semble au départ se diriger vers la mort et qui, paradoxalement, peu à peu, se met à vivre dans le présent.

Théodore Pellerin est extraordinaire.La directrice de la photo, Lucie Baudinaud, cadre son visage,au plus près, nous faisant ressentir et découvrir tout ce que Nino ne dit pas. Un film lumineux, émouvant, délicat, émaillé de séquences drôles et de situations cocasses. Sélectionné à la dernière Semaine de la Critique, il a reçu le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation. Au départ rédactrice pour des émissions culturelles, Pauline Loquès a fait  une formation de scénariste : son premier long métrage est un coup de maitre !

ANNIE GAVA

Nino, de Pauline Loquès
En salles le 17 septembre

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