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Faïrouz, la diva de l’amour

Le quintet Atmaten a consacré une soirée hommage à la diva libanaise devant une Cité de la Musique comble et comblée

Amine Soufari a tous les talents. On le connaissait compositeur, chef d’orchestre et de chœur, on le découvre magnifique pianiste et joueur de luth. Avec sa complice, la chanteuse Hind Chraibi, il a imaginé une soirée pour célébrer Faïrouz, dernière légende vivante de la chanson arabe. Les deux artistes, pétris d’humanité sont accompagnés par le saxophoniste Vincent Cladere, la contrebassiste France Duclairoire et la très expressive percussionniste marseillaise Nadia Tighidet. Ensemble, Ils forment le Atmaten Quintet qui a puisé dans le vaste répertoire de la diva. 

Dans les chansons de Fairouz, l’amour est toujours au rendez-vous comme avec Wa habib (et mon bien-aimé), Eddaysh kan fi nass, qui parle de la solitude de ceux qui ne sont pas aimésou Shayef el Bahr qui déclame : « Mon amour pour toi est aussi grand que la mer »Ses compositeurs, les frères Rahbani (Mansour et Assy qu’elle épousera) prenaient aussi plaisir à adapter des airs mythiques comme Les feuilles mortes ou la 40e symphonie de Mozart. Ils reprennent aussi les mots d’immenses écrivains comme Khalil Gibran. Depuis le décès de son époux, celle que l’on surnomme aussi la 7e colonne, en référence aux six colonnes du temple de Jupiter de Balbeck, travaille avec son fils Zyad. 

Étonnamment Hind Charaibi a des faux airs de celle qu’elle célèbre. La même prestance, le visage long et fin, et l’intense sensibilité. Le public est immédiatement transporté dans l’ambiance cosy d’un piano bar, comme ceux qui fleurissaient dans le Beyrouth d’avant-guerre proposant des morceaux jazzy qui se mélangeaient avec bonheur aux mélodies poignantes et aux rythmes orientaux. Le public tape dans les mains, des youyous résonnent. Certains connaissent ces chansons par cœur et Hind les invite à chanter, ce dont ils ne se privent pas. Des spectateurs quittent leurs fauteuils pour devenir danseurs. Les solos des quatre musiciens s’enchaînent dans une complicité totale. 

Puis c’est l’heure de la surprise. Manu Théron monte sur scène. Armé d’un tambour il se lance lui aussi dans un solo décoiffant qui met la salle en folie. L’émotion est palpable quand la chanteuse entame Libeyrouth, hommage à la capitale du Liban si meurtrie depuis ces cinquante dernières années : « À Beyrouth du fond de mon cœur, j’envoie un Salam et des baisers à ses océans, ses toits, ses rochers et à son peuple. »

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Le concert s’est déroulé le 1er mars, à la Cité de la Musique de Marseille.

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