La main humaine a accompagné toutes les évolutions de notre espèce, et a créé des représentations depuis l’art pariétal préhistorique. L’exposition thématique conçue par Muriel Enjalran au Frac Sud se vit comme un parcours dans les divers étages du bâtiment.
La main est figure d’elle-même comme dans le dessin mural de Stéphanie Naval, transmettre, tisser, joindre qui célèbre l’art des travaux manuels comme celui du travail de la laine. Elle se représente dans l’œuvre Hand du suisse Roman Signer, ou dans Si et seulement si de Sandra Lecoq où main enlace les corps en couleurs.

La main invente aussi en se cachant : elle peut peindre, modeler, tisser, sculpter, photographier, coller… Elle est une technicienne hors pair, en vérité. Raphaël Emin travaille le grès émaillé et en fait surgir des troncs d’arbre (Tree). Eléonore False invente une sirène à partir d’un peigne, imagine un recto verso. Et un peu à la façon de l’art brut, le Lyonnais Armand Avril compose une mosaïque charmante, rêveuse à partir de divers matériaux de quotidien : La mer à Cassis. Seulgi Lee s’amuse avec les couleurs, les formes géométriques et ses titres ironiques : la parole aux lèvres salées = Mensonge.
Des artistes de diverses générations, issues de cultures différentes témoignent, chacun à leur manière de l’ode la puissance créative universelle de nos mains. Une saison 2 s’annonce cet été, qui accrochera de nouvelles mains et exploits de mains aux murs.
MARIE DU CREST
Ce que pense la main (saison 1)
Jusqu’au 15 juin
Frac Sud, Marseille
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