C’est un rendez-vous né en 2021, qui tient désormais une place toute particulière dans l’année culturelle marseillaise. À côté de Hip-Hop Society, Marsatac ou le récent Fonky Festival de Mars, Hip-Hop Non Stop investit la rentrée avec tout ce que cette culture offre de commun dans une ville comme Marseille. Car si le hip-hop est né il y a une quarantaine d’années déjà, cette culture soulève encore l’enthousiasme d’une jeunesse marseillaise attachée à ses codes, ses particularités, et ses combats. Avec une programmation largement assurée par des jeunes artistes du coin (mais pas seulement), c’est cette vitalité que le rendez-vous met une fois encore en avant, entre rap, danse, graff, beat-box ou skate… que ce soit dans le centre-ville (Espace Julien, Plaine, Canebière) ou dans les quartiers Nord (Cité des arts de la rue, Félix Pyat). Entretien avec Cédric Claquin, directeur opérationnel d’Urban Prod, qui porte Hip-Hop Non Stop.
Zébuline. Vous proposez un événement qui promeut la culture hip-hop dans sa globalité, et pas seulement du rap. Êtes-vous satisfait de l’équilibre trouvé ?
Cédric Claquin. On est satisfaits de mélanger les disciplines chaque jour et de montrer chaque année des choses nouvelles. Par exemple cette année, on a élargi la programmation avec l’arrivée du beat box qui est exposé de façon moins anecdotique que dans les éditions précédentes. On lui fait une soirée spécifique à travers un documentaire et une battle à la Cité des arts de la rue. Le graff est encore présent, mais de façon moins classique : alors que l’année dernière on a peint des murs à la Cité des arts de la rue, cette année on va faire de l’upcycling pour transformer des déchets en œuvre d’art. Évidement le rap est très présent, sans oublier la danse.
Hip-Hop Non Stop, c’est aussi l’occasion de montrer des talents émergents, comment la sélection se fait-elle ?
Chez Urban Prod, on a une cellule de programmation qui suit l’actualité marseillaise – et pas que – toute l’année. On est aussi dans une logique collective, c’est à dire que l’on demande à des collectifs de programmer avec nous et de proposer des plateaux. C’est le cas cette année avec le BMC [Média de la culture urbaine de Marseille, ndlr] ou avec Marseille capitale du rap. On lance aussi un appel à propositions, et chaque année, on a à peu près une soixantaine de candidatures – six ont été sélectionnées via cet appel cette année.
L’an dernier, votre programmation respectait parfaitement la parité homme-femme. Un exploit dans la culture hip-hop. Est-ce un objectif que vous avez souhaité atteindre cette année encore ?
Oui on l’a, même si c’est un objectif, une direction, plus qu’une contrainte absolue. En regardant le programme, je vois déjà 17 femmes sur à peu près 40 artistes. On aurait pu s’imposer 20 femmes/20 hommes, mais on aurait dû aller chercher des artistes en majorité à l’extérieur de Marseille, et donc perdre notre ancrage local. Ce qui est difficile pour nous, c’est que nous sommes les héritiers d’une histoire. Pendant longtemps, ce milieu a été marqué par des codes très masculins, virilistes, avec une prise de parole sous la forme de combat, de battle… Le fait que des femmes aujourd’hui prennent la parole, qu’il y ait des « role model », c’est assez récent.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI
Au programme
8 septembre
Félix Pyat : Tremplin et openmic
13 septembre
Place Jean Jaurès : Tahine, Angelinho, Claraa Kara, Cie Sulo Kama,
Dz Kaïna, S Low, Flex, Messir, Missan
Espace Julien : Malo, Bob Marlich, Misa & Yeuze Low, Twerkistan
14 septembre
Cité des arts de la rue : Dj Lina, Trak, Toadzzy, Creamy G, La Crapule,
So La Zone, Kena Womo, Ilies, Elams
15 septembre
Place Charles de Gaulle :Ubran Talents (Ckayl, Gisdèle, Kati, L1go, Néo, The $admiki, Pagna, Tizi), NFR, Sp!ke, Cie. En Phase, 2 da Streetz, Créscène 13, Garrinsha, Fanny Polly, Grödash, Ligno