dimanche 25 août 2024
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« La Marseillaise », patriote et clandestine

Jusqu’au 28 septembre, la bibliothèque Alcazar (Marseille) accueille l’exposition La Marseillaise dans la Résistance : une naissance clandestine qui revient sur les premiers mois d’existence du journal

Depuis 1998, le groupe Marat (qui tient son nom d’un détachement de partisans de la Main-d’œuvre immigrée) s’attache à perpétuer la mémoire de la Résistance et à faire connaître le rôle important des étrangers dans celle-ci. Cet été, dans le cadre des 80 ans de La Marseillaise, l’association propose à l’Alcazar une exposition intitulée La Marseillaise dans la Résistance, qui suit les premiers pas du journal, dans une ville et un pays occupés par l’Allemagne nazi. Créé à la fin de l’année 1943 par le Front National pour la libération et l’indépendance de la France, le journal est publié et distribué dans la clandestinité jusqu’à la Libération de Marseille, en août de l’année suivante. 

Au troisième étage de la bibliothèque du cours Belsunce, les différents panneaux de l’exposition s’intéressent autant aux résistants écrivant dans La Marseillaise, comme Pierre Brandon, qu’à ceux ayant permis son impression. Comme Eugène Tournel, qui imprime les premiers numéros du journal à Aix-en-Provence, jusqu’à son arrestation. C’est ensuite grâce aux typographes du journal collaborationniste Le Petit Marseillais – dont La Marseillaise occupe aujourd’hui les anciens locaux – que le journal continue d’être publié.  

Durant les affrontements qui précèdent la Libération de Marseille, La Marseillaise est le seul journal à publier des photographies des évènements, comme celle-ci où apparaissent deux FTP-MOI lors de la prise de la préfecture. On doit ces clichés à la résistante et photographe de presse polonaise Julia Pirotte © JULIA PIROTTE/ Groupe Marat

« Marseille libérée »

Le 27 août, des résistants sont fusillés lors d’une distribution de La Marseillaise dans les quartiers Nord. Si Fantini et Gaston Dutour survivent, Mala Kriegel, elle, succombe à ses blessures après ces mots : « C’est terrible ce qui nous arrive, mais malgré tout j’aurais eu la joie de voir nos journaux au grand jour ». Le lendemain, la ville est libérée. Une page se tourne pour La Marseillaise, qui peut enfin publier officiellement et porter pour les décennies à venir l’héritage de la Résistance. 

CHLOÉ MACAIRE 

La Marseillaise dans la Résistance : 
une naissance clandestine (décembre 1943 - août 1944) 
Jusqu’au 28 septembre
Bibliothèque Alcazar, Marseille

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