Pour sa troisième collaboration avec la pianiste Aline Piboule, Pascal Quignard emporte dans la puissance émotionnelle de la musique et parvient à verbaliser l’indicible. Il y raconte, factuellement, sèchement parfois, l’amour profond de Gabriel Fauré, 55 ans et de Marguerite Hasselmans, de trente ans sa cadette.
Le compositeur perd peu à peu l’audition, mais écrit ses Nocturnes les plus heureux, ses Barcarolles les moins mélancoliques, transfiguré par leur amour passionné « coup de foudre » qui durera « jusqu’au dernier jour ». Histoire d’une passion que l’écrivain restitue par un dialogue entre la vie et l’œuvre, marquées réciproquement par les fulgurances inattendues qui les traversent, que la pianiste interprète merveilleusement.
AGNÈS FRESCHEL
17 mai
Chapelle du Méjan, Arles