Le film s’ouvre par l’arrivée de Pedro (Javier Orán), sac à dos et sueur au front. Il a traversé la forêt et entre dans une belle maison à l’architecture contemporaine où l’attend un couple d’amis. Il vient y passer ses vacances. Il partagera sa chambre avec Maxi (Lautaro Bettoni), un ancien camarade de classe perdu de vue depuis des années.
Tous deux sont incroyablement beaux, jeunes. Et c’est l’été… évidemment. La plage n’est pas loin, les corps se dénudent, la peau a ses raisons que la raison ignore. Pedro est gay. Max non. Enfin pas vraiment. Car qui peut prétendre être hétéro à 100% ? Entre les deux hommes le désir et le déni de ce désir créent des précipités au sens chimique du terme. D’autant que Max qui sort d’une histoire avec Sabrina, décide de lui faire croire comme à tout son groupe d’amis qu’il est en couple avec Pedro. Pedro et Max vont faire semblant d’éprouver ce que déjà ils éprouvent sans se l’avouer vraiment.
Le film suit de façon très classique et finalement très sage, la montée de l’attirance entre ses protagonistes, leur rapprochement step by step. Marco Berger accumule les situations troubles et sensuelles : une main sur l’épaule, l’échange de vêtements, le fantasme de l’un près du corps endormi de l’autre… de petits gestes, un baiser hollywoodien prétendûment faux et des discussions rieuses sur le cinéma, le sexe et le désir. Un marivaudage à mots crus qui croit ne pas se prendre au sérieux et où le « cul » et la « bite » restent au centre du jeu de séduction. Métaphorisés parfois : soleil, lune, planète -en (h)or-bite, versus les phalliques fusées, drapeaux plantés ou missiles lancés. Une comédie romantique au verbe osé en somme mais plutôt chaste à l’image. On est dans le frôlement, l’inabouti, plus brûlant que l’acte sexuel.
Si on peut reprocher au film un excès de bavardage et des répétitions, ces amants astronautes de la terre au ciel (le 7ème, bien sûr) ouvrent l’espace imaginaire, ludique et prosaïque de l’amour et ce n’est pas désagréable.
ELISE PADOVANI
Les Amants Astronautes de Marco Berger, en salles le 2 juillet