Les chroniqu’Heureuses. Comment avez-vous commencé le rap ?
Wilko. J’ai commencé vers quinze ans. J’ai grandi dans la musique, mon frère et mon père en faisaient. J’aimais le fait qu’on puisse exprimer des choses par la musique, et comme je ne jouais pas d’instrument et que je ne savais pas chanter, j’ai choisi le rap ! On a commencé ensemble, avec des amis, on avait des choses à dire.
Quelle a été votre première expérience sur scène ?
Au Centre culturel René Char [à Digne-les-Bains, ndlr], je faisais la première partie de mon frère Andy, j’étais avec mon premier groupe, Deuxième Ligne, j’avais seize ans. C’était incroyable, c’est la première fois où je me suis senti pousser des ailes.
Quand et comment avez-vous appris à faire de la musique électronique ?
J’ai tout de suite voulu faire mes instrus moi-même. J’ai fait des ateliers de MAO [Musique Assistée par Ordinateur, ndlr] dans une MJC près de là où j’ai grandi. Mon professeur venait de l’électro, il m’a donc appris comment en faire.
Que ressentez-vous devant le public, en concert ?
C’est une sensation unique. Le public te met toujours un peu sur un pied d’estale, tu sens que tu peux maîtriser ton show, mener les gens dans ton univers, leur demander des choses comme crier ou se taire. C’est excitant et stressant à la fois. Généralement, cinq minutes avant, on n’a pas du tout envie ! Et une fois dedans, on ne veut pas que ça s’arrête. C’est une des meilleures sensations qui soit.
Pourquoi avez-vous arrêté de faire de la musique avec votre frère Andy, alias N’dy ?
Andy a décidé d’arrêter et moi de continuer seul. On avait fait le tour de ce qu’on faisait avant et on n’était plus animés par la même chose. J’aimais bien l’idée d’explorer mon univers en solo, mais cela n’a rien changé à nos rapports.
Comment décririez-vous votre projet solo ?
C’est de l’électro rap aux influences UK, drum’n’bass, techno… Sur les textes, on va dire que c’est basé sur mes émotions, sur la nostalgie. C’est un méli-mélo de sentiments.
En effet, le clip du titre VHS est sombre et le texte nostalgique. Pourquoi toute cette tristesse ?
Ce n’est pas que de la tristesse, même s’il y a beaucoup de nostalgie. C’est un regard sur le passé, plutôt bienveillant, qui mélange mes relations amicales et amoureuses.
Pourquoi avoir choisi une pochette d’album en noir et blanc, avec des personnages effrayants autour de vous ?
Les personnages sont mes démons. Ils représentent tout ce que je peux penser, tout ce qui me touche, me hante. J’aimais le noir et blanc pour aller avec cette image.
Pourquoi aimez-vous parler de votre mélancolie ?
Ce sont des choses qui me remplissent, les écrire et les chanter me permet de les libérer et de ne pas les garder en moi. C’est comme écrire ses ressentis pour qu’ils te hantent moins. J’évacue.
Quels sont vos projets dans les mois à venir ?
Je travaille sur un autre EP 4 titres que j’aimerais sortir en mai, puis travailler le live pour faire des concerts.
Les Chroniqu’heureuses : Khadija, Iza, Yamina, Ala, Himda et Ibrahim.
PROPOS RECUEILLIS PAR LUCIE PONTHIEUX BERTRAM
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