Pour le lancement de sa 30e édition, le Festival de Marseille s’est associé au Badaboum Théâtre pour relever un défi de taille : donner une place aux enfants dans l’espace public. Et, par la même occasion, une voix dans la vie citoyenne. C’est ainsi qu’est née Manifête, une manifestation grandeur nature mobilisant 400 enfants, soit 15 classes d’école primaire et de collège, et chorégraphiée par Marina Gomes.
L’impressionnant cortège s’est rassemblé à 10h30 devant la place Charles-de-Gaulle, armé de banderoles et de pancartes colorées, créées par les enfants avec la scénographe Alice Ruffini. Une fois en place, au signal des danseur·euses de la compagnie Hylel qui les accompagnent, les jeunes manifestants se lancent dans une chorégraphie aux airs de préparation au combat. Puis ils se mettent en marche. La musique très solennelle du début est remplacée par une batucada, et la chorégraphie devient elle aussi plus festive. À plusieurs moments, le cortège s’interrompt pour entonner les slogans préparés en amont avec le Badaboum Théâtre. Ceux-ci s’attaquent à une variété de sujets importants pour ces jeunes citoyens, allant de l’amour qu’ils portent à leur mère, au racisme – « Les kebabs c’est incroyable, le racisme c’est pitoyable » –, l’écologie, le mal-logement ou encore la guerre. Une preuve, pour quiconque en doutait, de la connexion des enfants aux questions d’actualité.
Apothéose
La déambulation prend fin sur les marches de la place Villeneuve-Bargemon, à côté de la mairie, avec une chorégraphie finale interprétée par une partie des apprentis manifestants – les autres classes, en retrait, gardent les banderoles. Cette chorégraphie reprend pour beaucoup les mouvements de celle du début de défilé, mais dans une ambiance plus festive, sur une musique bien plus entrainante qui « rappelle les instrus de Jul » comme l’indiquait Marina Gomes la semaine dernière à Zébuline.
Le public, composé des familles ou de nombreux passants intrigués, est conquis par cette démonstration de force, de joie et de détermination. Après cette apothéose dansée, une délégation d’enfants est appelée à se présenter devant les élus de la Ville pour leur remettre la liste de leurs revendications, dont la plus importante est sans doute la nécessité de respecter leurs droits.
CHLOÉ MACAIRE
La Manifête a eu lieu sur le Vieux-Port le 12 juin en ouverture du Festival de Marseille.
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