Elles sont d’une puissance folle, font partie du collectif #MeTooThéâtre et sont décidées à en finir avec les metteurs-en-scène élevés au grain de la culture du viol.
Tout a commencé avec Timothée Petit, Timothée est metteur-en-scène et agresse à même la moquette, Didym comédienne. Sous le choc, elle n’ose parler jusqu’à ce que la maladie s’emparede son corps. Sur Messenger, la résistance s’organise, à travers un fil de discussion nommé « un trou dans la raquette ». Les protagonistes fulminent devant l’impunité de TP et cherchent des moyens d’action pour soutenir la victime. Le collectif #MeTooThéâtre est né.
La mise en scène minimaliste est brillante, à l’image de ces balles de tennis lâchées sur le plateau, symbolisant, comme autant de trous dans la raquette, les victimes collatérales d’un système juridique et politique qui engendre des monstres. Elizabeth Saint-Jalmes, tout en discrétion obstinée, brode au fil d’argent des traînes noires, symboles d’un pouvoir masculin qui s’organise pour maintenir dans la lumière « le boy’s club ». Les costumes colorés, bigarrés, pailletés, tour à tour déguisements de super-héroïnes, joueuses de tennis ou de catch, luttentcontre l’obscurantisme patriarcal. Ces couleurs joyeuses déclinées par chacune des artistes rappelle l’esthétique des Power Rangers, ces guerriers et guerrières recrutés pour combattre des créatures maléfiques !
On se moque, on rit, on dénonce, et jamais on ne renonce ! Les quelques une heure trente cinq de représentation filent à une vitesse supersonique, la richesse des trouvailles scénographiques, le punch des textes, l’engagement des militantes nous prend aux tripes et au cœur. Les comédiennes réussissent avec brio le pari de condenser toutes les problématiques et thématiques que recouvrent le mouvement #MeTooThéâtre.
Un théâtre salvateur, nécessaire, cathartique, un théâtre féministe !
MICHÈLE GIQUIAUD
Les histrioniques
jusqu’au 24 juillet à 20h20
Le 11, Avignon
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