Hubert Colas met en scène Thierry Raynaut, dans un monologue seul en scène, assis à table, forme dans laquelle ils excellent tous les deux. Surtout quand le texte est aussi fort que L’Eté des charognes de Simon Johannin. Poétique et violent, il fait le récit d’un adolescent plongé dans une ruralité brutale, qui prend plaisir à mettre à mort un chien de la voisine, et regarde fasciné la putréfaction, les mouches, les cadavres…
Da sa haine de l’arabe à sa jouissance du sang, tout porte à détester cet ado qui n’a pas de nom, et n’est qu’une logorrhée. Pourtant quelque chose de touchant jaillit au fil du récit/poème, que Thierry Raynaut, comédien exceptionnel, porte comme une unique possibilité de rédemption. Jusqu’au choc final…
AGNÈS FRESCHEL
13 mai
Zef, Scène nationale de Marseille