Vu par Zébuline lors de sa création à Avignon en 2024, le Leviathan de Lorraine de Sagazan interroge la justice punitive et l’institution judiciaire. Il est donné à La Criée du 28 au 30 novembre
Fruit d’un long travail documentaire mené par Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix, tout, dans le dispositif scénique de Leviathan, renvoie à l’univers du spectacle. Le plateau est couvert de terre et surplombé d’un chapiteau comme dans un cirque. Le visage des comédiens apparaît figé par des masques, ou défiguré par des collants en nylon, à une exception près : un personnage non identifié, sorte de narrateur qui semble se situer hors fiction.
Les scènes de procès en comparution immédiate se succèdent, mettant en évidence les contrôles policiers arbitraires, la violence qui s’exerce sur les corps, les peines disproportionnées. Le personnage non-masqué apporte quant à lui des éléments d’analyse d’ordre philosophico-politique ou structurels.
Les prévenus deviennent les victimes d’un système qui les dépasse et les opprime, comme le suggère la mise en mouvements du chapiteau qui reproduit ceux d’une digestion. Lorraine de Sagazan a recours à une accumulation de procédés scéniques impressionnants, pour signifier l’importance d’un dépassement de la justice punitive.
CHLOÉ MACAIRE
Léviathan
Du 28 au 30 novembre
La Criée, Théâtre national de Marseille
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