Artiste et concepteur de l’installation, Jean-Michel Othoniel propose un récit poétique avec l’exposition COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour à découvrir jusqu’au 4 janvier 2026. Un travail de deux ans, présenté dans dix lieux d’exception d’Avignon (Palais des Papes, Bains Pommer, Collection Lambert…) qui a nécessité le déploiement de 600 ouvriers. Jean-Michel Othoniel y place ses rêves et ses voyages pour proposer une « montée en puissance » avec comme thématique principale le mouvement et l’eau. L’exposition ne compte pas moins de 260 œuvres dont 140 qui ont été spécialement conçues pour les dix institutions culturelles de la Cité des papes. Comme l’explique la maire d’Avignon Cécile Helle, l’objectif est de faire cohabiter un artiste contemporain avec un lieu emblématique du patrimoine avignonnais. L’occasion aussi de célébrer le 25eanniversaire d’Avignon capitale européenne de la culture.
Fontaines de jouvence

Parmi les lieux investis, l’emblématique Palais des Papes, une invitation à la découverte de 133 œuvres – principalement des sculptures – en dialogue avec les sonnets de Pétrarque. À la fois une déambulation poétique au cœur d’un lieu autrefois habité par le pouvoir, et une volonté de l’artiste de se positionner comme prescripteur de messages, bien plus qu’un simple créateur. La grandeur est au rendez-vous, La Grande Chapelle est revêtue de trois astrolabes dorés à la feuille d’or, et suspendus dans le vide – une installation qui a nécessité une intervention minutieuse de la part des ingénieurs.
À la chapelle Saint-Martial, un des quinze espaces du palais investis par l’exposition, l’artiste présente soixante peintures à l’encre, des monotypes colorés et inspirés par les fleurs et dont la composition se multiplie à l’infini.
Dans chaque espace qu’occupe l’exposition, un moment de la vie de l’artiste est présenté. Aux Bains Pommer – nouveau musée d’Avignon inauguré le 20 juin – il présente ses souvenirs d’enfance avec l’installation de 14 fontaines faisant référence à cette eau joyeuse et exotique. Au Musée Lapidaire, on voyage à travers la recherche de son identité, mais aussi en Inde où il a travaillé le verre, et on regarde ému ce monolithe orné de pierres taillées à la manière des pierres précieuses.
L’artiste explore différents matériaux pour répondre aux contraintes climatiques : peinture à l’or, équinoxe miroir, ainsi qu’un verre résistant à la chaleur développé à Marseille. Favorable à une culture populaire, il confie son souhait de voir un large public pousser les portes des lieux culturelsqu’il a investis. Au public d’aller découvrir son œuvre renversante, et de lui donner raison.

THIBAUT CARCELLER
COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour
Jusqu’au 4 janvier 2026
Divers lieux, Avignon
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