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Photographie ama-teur

Jusqu’au 29 septembre, Les Rencontres d’Arles exposent les photographies d’Uraguchi Kusukazu dans ama, du nom de ces plongeuses japonaises en apnée, icônes dans leur pays

C’est une histoire multi-millénaires dans un lieu millénaire. À l’abbaye de Montmajour, à quelques minutes de route d’Arles, les Rencontres proposent une plongée dans l’œuvre du photographe Uraguchi Kusukazu, qui a passé plus de trente ans aux côtés des ama, ces pêcheuses japonaises qui fendent la houle et la peur depuis plus de 3000 ans. 

À l’œil, c’est un contraste entre le noir et le blanc qui s’offre au visiteur. Le noir des abysses, des algues et des combinaisons de plongée. Un noir dur, pur, profond, qui tranche avec le blanc : celui de la peau, du sable, ou des tenues de coton – que les ama ont commencé à porter après l’importation des mœurs occidentales dans le pays, elles qui pêchaient jusqu’alors nues, ou avec un pagne. 

Mais derrière ces couleurs ouatées, il y a les scènes de vie quotidienne. On comprend que ces femmes font un travail dangereux et harassant. Elles plongent au fond d’une eau froide, parfois déchaînée, à la recherche d’algues ou d’ormeaux. Des scènes d’action, ou de contemplation, qui témoignent d’un labeur rude et fascinant. 

Uraguchi Kusukazu. Sous l’eau, 1965. Avec l’aimable autorisation d’Uraguchi Nozomu.

En voie de disparition 

Photographe amateur, Uraguchi Kusukazu a passé une trentaine d’années à leurs côtés. Une fidélité qui lui a permis de gagner leur confiance, et d’ouvrir certaines portes fermées au reste du monde. Comme celles des amagoya, cet espace de repos exclusivement féminin où les plongeuses se retrouvent le matin et le soir pour se changer, se réchauffer, échanger des techniques ou des bons coins de pêche. 

L’exposition redécouvre les archives de ce photographe décédé en 1988, riches de plusieurs dizaines de milliers de clichés consacrés aux ama. C’est aussi une archive d’une pratique en voie de disparition : changement de modes de vie, industrialisation, surpêche… cette pratique est désormais trop risquée pour les maigres gains qu’elle procure. D’ici quelques années, n’en restera peut-être que ce témoignage photographique, ainsi que les nombreuses œuvres que ces femmes ont inspirées aux artistes nippons à travers les siècles. 

NICOLAS SANTUCCI 

Ama, de Uragachi Kuzukazu se tient jusqu’au 29 septembre à l’abbaye de Montmajour, Arles
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