dimanche 25 août 2024
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AccueilArts visuelsPrendre soin des œuvres, des livres… les uns des autres 

Prendre soin des œuvres, des livres… les uns des autres 

À la tête de la Collection Lambert depuis septembre 2023, François Quintin assure (sans le signer) le commissariat des accrochages d’été

Introduit par une planche de Jeu de l’oie, empruntée aux Archives municipales d’Avignon, Alchimie de la rencontre professe une érudition curieuse et trace un parcours rétrospectif, à l’aube du quart de siècle de cette institution, vouée aux arts visuels des XXe et XXIe siècles .

Tableaux noirs détournés par des potaches dissipés (et inspirés), portraits des Comédiens-français par Andres Serrano, averse réflexive déversée par Miroslaw Balka… la pérégrination convoque certaines grandes expoositions de la Collection Lambert, parmi lesquelles  A Fripon Fripon et Demi (2006), La Disparition des Lucioles (2014), Figures de l’acteur (2006).

Deux après le colossal Sas de contamination creusé par Thomas Hirschorn, la sculpture de poussière, hautement périssable, éparpillée par Richard Long, est à son tour l’objet d’une « réactivation ».

Trois expositions : Alchimie de la rencontre, Le rôle d’une vie et Monte di Pietà

Les fondamentaux de la Collection sont mis en dialogue avec des pièces issues des musées de la Cité des papes. Ainsi, en goguette du Musée Requiem (histoire naturelle), les herbiers compilés par Jean-Henri Fabre conversent avec des ouvrages carbonisés par Anselm Kiefer.

Les profils de Vilar et Maria Casarès, rectifiés façon Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy 1964), sous les cutters et ciseaux de Douglas Gordon, devancent les costumes et accessoires des premiers Festivals d’Avignon, conservés par la Maison Jean Vilar.

De l’analyse du travail de Cy Twombly par le philosophe-sémiologue Roland Barthes, à la rédaction impossible sur laquelle s’échine Marcel Broodthaers, les mots, le texte, l’écriture manuscrite, scandent l’itinéraire, au long des 19 salles des hôtels de Caumont et Montfaucon.Y sont éployés une centaine de numéros, dont près de 80 issus de la donation Yvon Lambert.

À l’Alchimie de la rencontre, se greffe Le rôle d’une vie. L’hommage à la gb Agency, galerie parisienne, animée entre 2001 et 2014 par Nathalie Boutin et Solène Guillier, est dominé par la re-création d’un mémorable dégât des eaux pour lequel le courant du Rhône se substitue aux flots de la Seine.

Monte di Pietà est l’œuvre de la metteure en scène Lorraine de Sagazan, accompagnée de la scénographe Anouk Maugeim. L’installation découle de Léviathan, plongée dans le système pénal et les procédures de comparution immédiate, en création au Festival d’Avignon.

S’il confirme des synergies, l’accrochage estival entame un dialogue avec d’autres institutions de la ville. Car, pour François Quintin, la Collection Lambert se doit d’être un organe en respiration permanente dans l’organisme culturel de la Cité des papes. Avec l’ouverture en entrée libre de certains espaces et l’agora commandée à Olivier Vadrot, installée, durant les beaux jours, sous le platane (et le mini chêne vert), qui trônent dans la cour du musée, le directeur de la Collection joint les gestes aux paroles.

MICHEL FLANDRIN

Alchimie de la rencontre
Jusqu’au 5 janvier 2025

Le rôle d’une vie- la gb agency
Jusqu’au 29 septembre

Monte di Pietà
Jusqu’au 1er septembre
Collection Lambert, Avignon
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