Non, l’hiver n’est pas encore là ! Mais Zébuline prend quelques semaines de vacances, et vous pourrez retrouver vos hebdos à partir du 27 août. Et pas d’inquiétude, on continue à arpenter les festivals et publier nos critiques ici même. Vous pouvez aussi prendre le temps de lire nos deux magazines d’été sortis en juin et juillet. Bref on vous dit bonnes vacances, on s’y adonne un peu nous-mêmes. Et on vous claque la bise, sans vous mettre de vent.
Combien de bises, d’ailleurs ? À Avignon on vous en assène trois. Les bucco-rhodaniens, bien qu’habitant les Bouches-du-Rhône, sont adeptes du deux bises, et laissent en suspens les bisous vauclusiens, sans compter les Belges qui pratiquent l’unibise, et les bouches parisiennes qui partent dans l’autre sens au risque de l’effleurement inopiné des lèvres…
D’ailleurs, depuis le COVID, la bise, fauteuse de troubles à la santé publique, avait reculé dans les usages, soulageant toutes celles qui se voient imposer, l’été, les joues poisseuses des inconnu.e.s qu’une étrange règle leur réserve. Car entre hommes inconnus on se serre la main, et les garçons choisissent quels garçons les embrassent. Peut-être le consentement pourrait commencer là, en cessant de différencier celles à qui on impose sa bouche, parfois désirée, et ceux à qui on fait sentir sa poigne ?
Avis de coup de vent
D’autres bises, pourtant, s’annoncent à la rentrée, en attendant un hiver que l’on espère pas trop glacial. Ce sont de véritables ouragans qui vont s’abattre sur les finances des collectivités publiques astreintes à des coupes sans précédents, alors que l’État distribue 211 milliards d’aides aux entreprises, sans contrepartie, par an, et que les économistes les plus sérieux conseillent à la France d’augmenter les impôts des plus riches et de taxer le capital, dans un pays où une poignée de milliardaires n’a jamais possédé autant, ni délocalisé et désindustrialisé aussi tranquillement.
Un d’entre ces profiteurs qui veulent reconquérir et reconstruire une France chrétienne débarrassée des Sarrazins, finance un spectacle où des drapeaux nazis s’affichent sur un monument patrimonial, Stérin peaufine son projet Périclès, tandis que Bolloré continue de mettre la main sur les médias et la ministre de la Culture (qui vient d’être renvoyé au tribunal correctionnel pour corruption) de détruire le service public d’information et la décentralisation culturelle.
Ce sont les œuvres, la création, les patrimoines et matrimoines divers, les combats des invisibilisé·e·s qui sont attaqués violemment. Mais qui s’imposent aussi, fièrement, sur toutes nos scènes. Il est grand temps, pour les forces progressistes, artistiques et politiques, de faire tourner les vents, et éclater nos tempêtes. À la rentrée ?
Agnès Freschel
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