mercredi 2 octobre 2024
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Quarante ans de pont musical entre deux rives 

L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée enflamme le Grand Théâtre de Provence avec une composition collective. Leur nouveau chef Evan Rogister les conduit vers un nouveau monde de musique !

Les sessions symphoniques de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée sont une tradition bien ancrée dans le programme du Festival d’Aix. Et l’occasion d’une manifestation festive, bon enfant et enthousiasmante pour un public sérieusement rajeuni. 

La  session 2024 n’a pas dérogé : samedi soir, au Grand Théâtre de Provence, l’OJM célébrait les 40 ans de sa fondation et l’ambiance était plus que chaleureuse. Le public, debout, n’a pas boudé ses applaudissements. La direction de leur nouveau chef, l’américain Evan Rogister y est pour beaucoup tant son énergie paraît communicative. 

Le programme était construit pour faire briller cette formation hors norme : l’ouverture scintillante du Candide de Bernstein, permet d’attaquer allegro, et la célèbre Symphonie Du Nouveau Monde de Dvořák, de haute tenue clôt une soirée généreuse en musique. On n’oublie pas la Mort de Cléopâtre de Berlioz animée avec émotion par la mezzo-soprano Astrid Nordstad. 

Bruyante ovation

Malgré la situation tendue autour de la Méditerranée, l’OJM tient la gageure de réunir de jeunes musiciens de toutes nationalités de toutes confessions sous un même diapason tempéré, du Portugal à la Turquie, de l’Albanie à l’Egypte. Tutorés par des solistes du London Symphony Orchestra, soutenus par le compositeur Fabrizio Cassol, cette génération neuve trouve là une première occasion, à la sortie de leur conservatoire respectif, de se frotter aux réalités professionnelles de leur futures carrières. 

C’est sous la houlette de Fabrizio Cassol qu’en moins d’une semaine l’orchestre présente une création collective qui a soulevé le public comme un seul homme : tant de talents et d’énergie se font rares et le Festival d’Aix était ravi d’un aussi salutaire coup de fouet. Mêlant orchestration classique à un quintette d’instruments traditionnels ; oud, nyckelharpa, guitare, trompette et saxophone, cette composition remplie d’émotions et de subtiles beautés subjugue au sens le plus fort du terme. Une vraie grande et belle pièce de musique qui ouvre l’orchestre aux sonorités contemporaines de l’improvisation jazz, des mélopées arabo-andalouses chantées par Sarra Douik, soutenue par une violoniste marocaine du rang, l’orchestre se chargeant d’en entonner les chœurs. Solistes, quintette et chef prennent un vif plaisir à cette musique vigoureuse, soucieux de la transmettre au public qui, en forme de remerciement, leur a réservé la plus longue et bruyante ovation de cette édition du Festival d’Aix. 

PATRICK DE MARIA

Le concert des 40 ans de l’OJM a eu lieu le 20 juillet au Grand Théâtre de Provence

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