samedi 27 avril 2024
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[Spécial Saisons] ESPACE CULTUREL DE CHAILLOL : Dans les hauteurs musicales de Chaillol

Initialement rêvé comme un programme alternatif lors de la crise sanitaire, « Artistes en présences » propose désormais une saison itinérante de concerts sur le bassin gapençais

Pas un mois sans musique à l’Espace culturel de Chaillol ! De janvier à juin, six propositions, souvent assorties d’un volet d’action culturelle en direction des habitants, seront déclinées dans diverses communes des Hautes-Alpes. Chaque projet est joué plusieurs fois au cœur de divers lieux, églises, salles des fêtes… Se dessinera cette saison, comme pour les précédentes, un fil que chacun se plaira à comprendre à sa façon, guidant les auditeurs à travers l’éclectisme des esthétiques et des formes. S’y posent les questions des héritages musicaux et de leur lignée, de la place des femmes dans la création et la transmission, de la résonnance entre les géographies terrestres et humaines et de sa transmutation en un art vivant et partagé. 

Après avoir ouvert l’année avec Héritages par le Quintet Bumbac, qui nous conviait à un « libre voyage dans les musiques des Balkans », répertoire de compositions originales et de musique traditionnelle orchestrées par David Brossier, on revient à la chanson française avec Noëmi Waysfeld (23 au 25 février). la chanteuse de Soul of Yiddish qui, accompagnée des deux violoncellistes Juliette Salmona (Quatuor Zaïde) et Louis Rode (Trio Karenine), distille les accents en épure de sa voix ambrée sur des textes de Barbara, célébrant au pluriel la « belle Dame brune ». La thématique féminine s’ourle d’un parfum tragique avec le Quatuor Psophos (19 au 31 mars) qui s’empare avec finesse et vivacité du lyrisme poignant de Schubert dans La Jeune Fille et la Mort avant de sublimer ses élans avec le Quatuor n° 11 de Nicolas Bacri, commande du Festival de Pâques 2020. 

Compositions intimes

En écho malicieux aux Dames Brunes, les Kapsber’girls (25 au 28 avril), dont le nom est un clin d’œil au compositeur italien du XVIIIe, Hieronymus Kapsberger, (Alice Duport-Percier, soprano, Gabrielle Varbetian, mezzo-soprano, Garance Boizot, viole de gambe et basse de violon, Albane Imbs, cordes pincées et direction musicale) déclineront avec espièglerie les « brunettes », ce sous-genre musical désignant des chansons strophiques simples très mélodiques qu’affectionnèrent les XVIIe et XVIIIe siècles. La contrebasse jazz d’Yves Rousseau (24 au 26 mai)arpentera en solitaire compositions intimes et réminiscences, dont une sublime reprise de Ne me quitte pas de Jacques Brel. Enfin, Saraï (27 au 30 juin) concocté par Baltazar Montanaro (violon baryton), Sophie Cavez (accordéon diatonique) et Juliette Minvielle (chant et percussions) reprend des« textes de chansons cueillis du Moyen Âge à nos jours, poétiques et féminins (car presque tous écrits par des femmes), et traitant de la question non encore résolue de nos jours, celle de l’amour »(B. Montanaro). Quel programme !

MARYVONNE COLOMBANI

Espace culturel de Chaillol
En itinérance dans les Hautes-Alpes
festivaldechaillol.com
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