« Tout a commencé le 5 novembre 2018 », date des effondrements de la rue d’Aubagne. Dans les mois qui suivent, de nombreux immeubles sont déclaré en péril et des milliers de personnes sont délogées. Sharon Tulloch est l’une d’entre elles. Dans sa pièce Travelling(s), dont elle présentait une première étape de création ce vendredi 13 décembre à la Distillerie, l’autrice et illustratrice raconte cette histoire, qu’elle croise avec les différents « déracinements » et migrations qui ont fait son histoire personnelle et familiale. Et pose ainsi une question : qui est-on quand on n’est nulle part chez soi ?
Se retrouver dans son histoire
C’est dans un décor épuré et surplombé de trois grands panneaux servant d’écrans à la projection vidéo que Sharon Tulloch narre son récit en différents chapitres : la nouvelle des effondrements, puis de son expulsion en quelques minutes à peine, les différentes solutions d’hébergement d’urgence. Et puis elle revient sur son histoire et celle de sa mère, membre de la Windrush Generation, nom donné à l’immigration de jamaïcaine en Angleterre. Elle traverse les âges, grâce à de petits changements de costume et de perruque. Une mise en scène simple et efficace, accompagnée par la contrebasse d’Emmanuel Reymond, qui aide à harmoniser le tout.
Le texte alterne entre le français et l’anglais, et retombe toujours sur les mêmes mots « My name is Sharon Tulloch, I’m black British, afro-jamaican, South American. My name is Scottish ». Son nom, ses origines et l’origine de son nom, répété comme un mantra et qui illustre sa quête d’identité et de « racines », créant un joli mouvement cyclique dans la narration. Une première étape prometteuse, d’à peine plus d’une demi-heure, dont on attend la suite avec impatience.
CHLOÉ MACAIRE
Travelling(s) a été présenté en sortie de résidence le 13 décembre à la Distillerie, Aubagne.