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Trois bras et un couteau

Par grands vents d’Eléna Doratiotto et Benoit Piret a mis le théâtre Joliette en joie

Aventure rocambolesque de trois apprentis-aventuriers à la recherche d’un palais en ruines, ou création d’un lieu touristique lucratif au détriment de vestiges archéologiques ? D’autres pistes seraient possibles, il suffit de se laisser emporter par la douce folie de situations inattendues et de personnages inventifs et rêveurs. 

Le spectacle commence dans le noir. Une voix hésitante appelle : « Simone ! », « oui Stan », répond-elle (enthousiaste Elena Doratiotto). Tous deux arrivent dans un espace nu et désert. Ils voient (nous pas) les restes d’un palais en ruines, découvrent avec plaisir un emplacement humide et très vite installent robinets et tuyaux. Aussi jouent-ils avec l’eau, tels des enfants. Ils ont chacun un petit livre avec une traduction de Sophocle, mais, oh surprise, ils s’aperçoivent que leurs traductions sont totalement opposées. Ne peut-on avoir confiance dans les traducteurs ? Tandis que Stan s’étonne de la valeur et du poids des mots tel le Candide ahuri de Voltaire (délicieux Tom Geels), le troisième comparse (Benoît Piret du Raoul Collectif) leur parle d’une fresque qui représente le moment où Abraham est sur le point se sacrifier son fils sur l’injonction de Dieu mais dont le bras est arrêté par un ange. 

Encore une question de lexique, un bras qui tient et un bras qui retient. Quelle issue ? Le problème de la violence est posé. Surgit enfin un homme (impayable Bastien Montes) qui leur demande de partir car le site va être exploité comme lieu touristique, des colonnes vont être érigées, une route bitumée. Préservation du patrimoine ou modernité affirmée ?

L’évocation de l’Antiquité prend la forme d’un messager – en fait une messagère qui a mal aux pieds (Marthe Wetzel en rangers) – laissant bien derrière elle l’image ailée d’Hermès. Des rebondissements farfelus qui laissent le public amusé, étonné par ce regard candide sur un monde ancien et oublié qui questionne celui dans lequel nous vivons.

CHRIS BOURGUE

Par grands vents s’est joué au Théâtre Joliette les 7 et 8 mars

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