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Un Océan de faits

Invité par la Scène nationale Châteauvallon-Liberté, l’artiste proposait sa Petite conférence à des collégiens de l’arrière-pays varois

Invité par la Scène nationale Châteauvallon-Liberté, l’artiste proposait sa Petite conférence à des collégiens de l’arrière-pays varois

« Alors, vous allez voir que les choses ont l’air comme ça, très simples, très évidentes, les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Mais en fait, c’est un petit peu plus compliqué que ça. » 

Ce qui introduit La Petite Conférence en collège est une mise en cause de ce qu’on a appris à reconnaître comme une vérité immuable. Dans l’auditorium, tous les élèves de 4e écoutent attentivement Océan qui, PowerPointà l’appui, introduit la complexité de la différenciation sexuelle depuis son pupitre de conférencier.

Cette Petite conférence est un prélude au son nouveau spectacle qu’il jouera en mai 2026, dans un format destiné à un public jeune. Née d’une proposition du théâtre Liberté de tourner ce spectacle hors les murs, La Petite Conférence est aussi un moyen de permettre aux enfants du Var, un accès à une parole libre et éclairée sur la sexualité et la transidentité.

« J’adorais l’idée d’aller rencontrer d’autres publics, notamment dans des régions où on vote majoritairement RN. Parler à des jeunes aussi qui n’ont pas forcément accès ni au théâtre, ni à ce type d’information. Parce que ce n’est pas un discours, c’est une information. »

Le PowerPointdéfile, vulgarisant la définition du sexe biologique, « ce qui va déterminer le sexe d’une personne, ça va être les organes génitaux externes – est-ce qu’on a un pénis ou une vulve et un vagin – mais il y a aussi d’autres critères pour établir le sexe de quelqu’un ». Il est question de biologie, c’est un terrain conflictuel, souvent utilisé pour servir un discours réactionnaire et transphobe. Océan se l’approprie confortablement, pour y répondre. 

Sexe et genre

« La bataille entre sexe et genre, y compris dans le champ universitaire, est un peu dépassée dans le fond », explique-t-il plus tard. « Quand on commence à vraiment regarder la question de la biologie du corps, que ce soit chez les humains ou les animaux, on voit bien qu’il y a une complexité et en effet, un spectre qui est beaucoup plus riche que ce système binaire. Donc en fait, on n’a pas besoin d’aller sur les terrains du genre pour s’opposer au sexe, comme s’il n’y avait pas de sexe. »

Vulgariser la complexité de la différenciation sexuelle permet de parler des réalités scientifiques et des fluidités du genre, de l’intersexuation, avec aise, humour et sincérité. Et de remettre en cause les bases, solides, de la division sexuelle et son impact sur des personnes en développement, en introduisant un élément de doute, avéré, sur les vérités toutes faites qui régissent leurs corps et leurs existences. 

Jeanne d’Arc et les poissons clowns

Océan n’influence pas, il rend compte : du peuple yoruba qui distingue ses membres par l’âge et non par le genre, des muxes zapotèques du Mexique, qui existent depuis quatre millénaires, des Hijras Indiennes, présentes bien avant que le terme « femme transgenre » ne voit le jour. En Europe aussi, les figures historiques du Moyen Âge et de la Rome antique renversent l’idée que la transidentité est un « effet de mode »:Joseph Hildegarde, Eugène Eugénie, le chevalier d’Eon… Et Jeanne d’Arc en pied de nez. 

Puis les ados s’agitent joyeusement à la mention de lions homosexuels, de poissons-clown transgenres, de hyènes lesbiennes matriarcales et de lézard Pogona aux trois sexes.

Comme l’explique Océan, « avoir une personne représentative de ces minorités, qui vienne leur parler, plutôt que d’avoir toujours une image fantasmée, à la télé, construite à travers des discours, fait toute la différence. » Les enfants queer sont les premier·es marqué·es par sa présence. Des personnes jeunes, dont le parcours scolaire est invariablement marqué par l’homophobie et la trans-misogynie, et pour qui la rencontre avec une personne queer adulte est aussi synonyme d’espoir et d’entraide. Une raison suffisante pour inviter à multiplier de tels formats pédagogiques, et de rompre avec les tabous qui régissent encore l’éducation sexuelle des enfants.  

Nemo Turbant
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