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AccueilScènesUne Petite Sirène en eau trouble 

Une Petite Sirène en eau trouble 

Ce 11 janvier au Théâtre des Salins (Martigues), l’ensemble Télémaque présente La Petite Sirène, un opéra pour toute la famille sur un livret et une musique de Régis Campo. Entretien avec le compositeur

Zébuline. Pouvez-vous nous parler du spectacle La Petite Sirène ?
Régis Campo.
 C’est un spectacle à géométrie variable qui s’adapte aux lieux et aux configurations orchestrales. La création a été donnée à Nice en mars et décembre dernier et nous reprenons cet opéra dans une version spécialement réécrite pour l’Ensemble Télémaque. J’en ai écrit la musique et le livret.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce conte d’Andersen ?
La coproduction – les opéras de Nice, Avignon, Toulon, Marseille, la compagnie Arcal et l’ensemble Télémaque – m’avait proposé de mettre un conte en musique. La Petite Sirène m’intéressait pour l’aspect onirique de l’océan et puis il s’agit d’une merveilleuse histoire d’amour que l’on peut interpréter comme un récit initiatique qui met l’accent sur l’émancipation de la famille, l’attrait de l’étranger, la prise de risques. C’est un passage de l’adolescence à l’âge adulte qui se déroule très difficilement : Ariel est maladroite avec ses nouvelles jambes, elle ne parvient ni à marcher, ni à danser. 

C’est une histoire terrible.
Oui comme le sont en général les contes.  Nous n’avons pas voulu l’édulcorer comme a pu le faire Walt Disney. Je suis resté fidèle à l’histoire de cette petite sirène qui pour avoir des jambes et rejoindre le prince qu’elle aime, accepte qu’on lui coupe la langue et renonce à sa voix. Je n’ai pas souhaité rajouter d’autres personnages que ceux qu’Andersen avait imaginé : la sorcière, la sœur d’Ariel, Ariel et le prince.

Une histoire machiste aussi.
On peut le lire ainsi dans cette notion de sacrifice absolu à un homme, fut-ce-t-il prince. Celui-ci, en l’occurrence, n’est pas méchant mais plutôt béta. On pense plutôt aujourd’hui qu’Andersen souhaitait parler à la fois de manière universelle des amours impossibles mais aussi de sa vie personnelle. Il ne pouvait pas vivre au grand jour son homosexualité. Transgresser, c’était se taire. Il était aussi amoureux d’un homme qui ne l’était pas en retour, tout comme le prince n’aime pas Ariel.

Quels sont les partis pris de cette mise en scène ?
La mise en scène a été réalisée par Bérénice Collet. Nous avons travaillé en osmose dès la première esquisse musicale. Son univers pourrait faire penser à celui de Tim Burton pour le côté fantastique. Il y a aussi des scènes très drôles dignes d’Offenbach. La musique, fait appel à des registres multiples. On touche à la comédie musicale avec des ritournelles, d’autres morceaux pourraient faire penser au Maurice Ravel de l’Enfant et les sortilègesL’air de la mélancolie que le public adore est d’inspiration baroque. Quant à la chanson d’amour de la petite sirène, c’est un morceau pop, très simple. 

Pour la prochaine représentation, c’est donc l’ensemble Télémaque dirigé par Raoul Lay qui va interpréter votre musique.
Tout à fait et j’en suis ravi. J’apprécie énormément Raoul Lay qui est lui-même compositeur et un ami depuis plus de trente ans. Comme moi, il adore le chant et la mélodie. Nous avons beaucoup discuté lors de la réécriture de la partition adaptée à son Ensemble. Je lui fais entièrement confiance.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ANNE-MARIE THOMAZEAU

La Petite Sirène
11 janvier
Les Salins, scène nationale de Martigues 

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